Théorème vivant de Cédric Villani 2012 282 pages
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Je n’avais jamais lu un OLNI (Objet Lisible Non Identifié) et bien maintenant c’est fait.
Comment ai-je réussi à obtenir la médaille Fields ? Pas moi mais Cédric, voilà le propos du livre.
Pour les non-initiés, les mathématiques n’ont pas de prix Nobel (la légende veut que la femme de Nobel eut un amant mathématicien… mais ce n’est qu’une légende) mais de nombreux autres prix spécifiques dont le plus connu, la médaille Fields, donné tous les quatre ans à quelques mathématiciens de moins de 40 ans le premier janvier de l’année d’attribution (détail important pour notre Cédric)
J’aime que Villani n’aie pas joué la facilité car il ne nous a pas épargné des dizaines de pages de ses trouvailles mathématiques ou méthodes, ou géniales intuitions, mêmes des pages en anglais, même de mails échangés avec son collaborateur entre Princeton à Lyon.
Rassurons-nous ces pages peuvent être facilement sautées sans perdre une miette de la recherche qu’il a mené sur « l’amortissement de Landau ».
On voit la vie d’un génie avec ses passions, ses faiblesses, l’amour qu’il porte à sa femme et à ses enfants, sans oublier sa passion pour la musique et notamment Catherine Ribeiro.
Je ne sais si on peut lire ce livre sans être passionné de mathématiques. En tout cas moi qui le fut, j’ai été fasciné car j’y ai retrouvé mes souvenirs de maths spé ou je passais avec bonheur une semaine sur un problème, avec la délectation de se coucher sur une énigme mathématique pour me lever avec la solution toute trouvée pendant le sommeil de la nuit et toute chaude au matin comme un croissant.
Pour ce qui concerne les pages de mathématiques du livre je n’ai rien compris : je les ai vu comme des tableaux, sachant pertinemment que c’était beau, génial mais en aucune mesure à portée de mon cerveau. Pour me rassurer, s’il en était besoin, je n’ai jamais oublié que seuls quelques dizaines de milliers de personnes dans le monde sont capables de les comprendre.
Et puis pour apaiser ceux qui n’ont jamais gouté aux maths je me suis retrouvé comme un élève de CE1 qui lirait du Nietzsche: je sais déchiffrer tous les mots mais je n’en comprends que quelques-uns et je n’entrave rien au sens des phrases. Voilà quelle belle lecture !