Un bel exemple de mise en abyme tout en paradoxes puisque deux romans, deux versions d'une même histoire se disputent parallèlement les certitudes du lecteur et les différentes parties de la reliure d'un même livre — d'ailleurs d'un rouge ambivalent : couleur de l'amour ou couleur de l'enfer ?
Même si le secret majeur du bouquin est aisément pénétrable dès le premier quart, le cheminement jusqu'à sa révélation, habilement préparé et dosé, incite les pages à se tourner par elles-mêmes. Quant aux personnages, ils sont, à l'image de l'objet qui les enferme, délicieusement ambigus : ceux que j'appréciais au début sont ceux que je méprise maintenant, et inversement. Ils composent en tout cas une belle palette de comportements humains dégénérés quand déterminés par une situation périlleuse. Et grâce à une forme des plus changeantes, le roman parvient à engager diverses réflexions, sans trop les creuser cependant, sur l'amitié, le pardon, la pensée de groupe et encore l'esprit sectaire.
Avec un tel principe d'écriture, l'auteur aurait pu faire chou blanc, elle fait finalement florès.