Par-delà Althusser et Gavalda
Ce roman est le premier d'une longue saga incroyablement dense et fourmillant de suites aux formats divers, et pas toujours réussies, c'est vrai... Comme si _Les Rougon-Macquart_ avaient été écrits (récrits ?) par Thomas Pynchon. Rappelons qu'il s'agit de la mise en roman d'une petite nouvelle d'un quasi-inconnu, Robert Schuman, auteur d'une _Déclaration du 9 mai 1950_, qui contient en germe tous les principes de la saga.
Celle-ci consiste en une trame unique, renouvelée mais jamais fondamentalement changée : regrouper des personnages somme toute banals (des États normalement souverains, aux rivalités toujours sous-jacentes), sous la férule de personnages que les moins subtils des lecteurs croient sans cœur et sans âme, et les forcer à vivre ensemble, en mettant en commun leurs ressources les plus précieuses. Au fil des principaux épisodes, les ressources « communisées » (autre particularité notable de la saga, son goût pour les néologismes) sont de plus en plus nombreuses, de sorte que les personnages ne peuvent plus agir autrement qu'en commun, pour le meilleur et pour le pire !
Le pire et le meilleur, la saga l'a donné, se perdant dans des épisodes complètement inutiles, répétitifs, n'apportant rien à l'intrigue, s'alourdissant de sous-intrigues à la limite du retcon.
Ultime précision, qui ajoute au caractère mythique du titre : ce roman est épuisé. Depuis le 23 juillet 2002 exactement.
La suite dans le Traité instituant la Communauté économique européenne (1957).