Trudi, née à Burgdorf, en Allemagne, se fait témoin de la vie, des commérages et des secrets de tout un village. De 1915 à 1952, elle observe le quotidien du monde qui l'entoure lors de l'avènement du nazisme et durant la Seconde Guerre mondiale.
Je dois ce résumé très succinct à la quatrième de couverture de ce livre et aux critiques qui ont émergé çà et là sur la blogosphère. Comme je ne suis pas arrivée au bout de cette brique de 730 pages et que je n'ai à vrai dire trouvé le courage d'en lire qu'un peu moins du quart, je n'aurais pas pu vous en dire autant.
En effet, à la 160e page, je n'en étais qu'au début des années '20. J'ai principalement appris que l'enfance de Trudi était éprouvante : sa mère sombre dans la folie en raison du handicap de son enfant et décède après en avoir fait voir des vertes et des pas mûres à Trudi et à son père pendant quatre ans, les adultes n'osent pas la regarder, elle est exclue à l'école mais s'émerveille lors des brefs instants de camaraderie, ... Ce genre de choses.
Malgré cette introduction, il semblerait que ce livre ne s'attarde pas sur Trudi et que son « infirmité » ne soit qu'un prétexte pour analyser différemment le fonctionnement de la société et les répercussions de la prise de pouvoir par Hitler selon le point de vue allemand...
J'ai d'ailleurs pu constater que plusieurs lecteurs étaient unanimes quant à l'intérêt que comporte ce roman au niveau historique. En raison de mon abandon, je n'en ai malheureusement pas vu l'ombre. J'ai certes entr'aperçu la pauvreté des gens dans le climat d'après-guerre (celle de 14-18), mais rien de plus.
Pourquoi ai-je acheté ce livre? A cause de sa couverture principalement, de sa quatrième et des avis enthousiastes sur la blogosphère, mais il m'est tombé des mains pour une multitude de raisons : sa lenteur, la profusion de descriptions, mon incapacité à m'attacher aux personnages qui, de surcroît, se démultiplient de chapitre en chapitre au point de semer une confusion insurmontable, et pour la connerie des adultes qui interviennent dans le récit, aussi...
Le style d'Ursula Hegi n'est pas désagréable mais ce livre m'a paru épouvantablement copieux à des fins qui ne m'ont pas paru utiles.
Constatant après 160 pages que l'intrigue n'avait quasiment pas progressé et que je perdais patience au point d'aboyer contre ce livre toutes les trois minutes, j'ai rendu les armes.
C'est dommage, j'avais de bons espoirs à l'égard de cette fiction. Il m'aurait plu de voir ce qu'elle contenait en en soustrayant toutes les descriptions et les faits inutiles. Mais combien de pages aurait compté ce livre, alors? Cinquante?
« La mère d'Eva arborait ses perles et un petit béret très chic. En contrebas, le Rhin roulait ses belles vagues vertes. Dans la chaleur scintillante, on aurait dit que les arbres derrière le fleuve flottaient au-dessus du sol. Une cigogne passa devant la terrasse, volant vers la ville, et un bateau de plaisance blanc se débattait contre le courant avec une telle lenteur qu'il paraissait à peine bouger. » (p. 160)
Je fus donc le bateau de plaisance de ce livre, et le roman, le courant...
Pour avancer, il me semblait n'y avoir qu'une option : me substituer à Zeus et interrompre les frasques du ciel.
On est plus heureux tout-puissant.