Jean-Marc Ossavou est lieutenant de police à la sureté urbaine de Libreville. Depuis que sa mère et sa sœur ont été tuées pas un chauffard ayant échappé à toute poursuite grâce à son statut de fils de ministre, Jean-Marc joue les redresseurs de tort dans les rues de la capitale gabonaise. Un soir, il prend en stop une serveuse prénommée Svetlana à la sortie d’un casino et la ramène chez elle. Le lendemain, il découvre que Svetlana est morte depuis deux ans et demi. Elle a été retrouvée étranglée dans un ruisseau et son meurtre a été classé sans suite. Voyant dans la présence de ce fantôme dans sa voiture le signe qu’il doit rouvrir l’enquête, Jean-Marc reprend à zéro les investigations et met le doigt dans un nid de serpents particulièrement venimeux.
Un polar africain que je ne qualifierais pas « d’exotique » tant je trouve le terme stigmatisant, mais qui garantit un vrai dépaysement. Par son décor d’abord, par sa langue savoureuse ensuite (un français mâtiné d’expressions locales qui ne tombe jamais dans le folklore) et enfin par la description précise des liens qui unissent politiques et investisseurs étrangers dans un pays gangrené par la corruption.
La citation de Jean-Patrick Manchette en début d’ouvrage n’est pas innocente, j’ai retrouvé dans ce texte bien des aspects du néo polar à la française (le seul type de polar qui me convient vraiment pour tout dire). C’est lent, très descriptif, il ne se passe pas grand chose mais la dimension sociale est relativement marquée. Pas transcendant mais pas déplaisant non plus.