Cette nuit, j’ai lu un livre, que je viens de finir. J’ai pleuré. C’était beau, un peu trop pour mon petit cœur, surtout en ce moment. Ça raconte une correspondance entre une libraire de Fécamp et un "journaliste" américain. Y a tout plein de références littéraires, j’ai beaucoup aimé. Mais il m’a fait mal aussi. Ça parle du passé, d’un amour dangereux, presque interdit. Ça parle de déception, de colère, mais de passion livresque aussi, ça, ça sauve.
L’ambition d’un homme ça peut ruiner la vie d’une femme. C’est horrible. C’est affreux l’amour, un sale tricheur ! À la page 145, il est dit que « la souffrance, c’est magnifique… C’est magnifique quand le mal est passé parce qu’on apprend, parce qu’on comprend, parce qu’on peut se mettre à la place de l’autre. » Moi je ne pense pas que la souffrance passe un jour, elle se fond dans le cœur, c’est tout. Elle se fait accompagnatrice de notre vie, et puis on s’habitue à elle.
J’exècre autant que j’adore ces lectures qui me brisent le cœur. En plus de m’avoir bercé de belles phrases et d’illusions épistolaires, il m’a donné envie de voyager et d’aller découvrir Fécamp. À la page 109 : « La lecture n’est pas une activité innocente. On n’en ressort pas toujours indemne. La lecture est dangereuse. » Je suis d’accord avec ça. C’est le seul danger que j’aime approcher, et qui me plaît d’y plonger.
Faut-il vraiment vivre une histoire d'amour tragique et douloureuse pour qu'on en soit marqué au fer rouge ? Pour que le vécu reste et ne s'échappe pas ? Faut-il obligatoirement souffrir pour se souvenir ? L'adage dit qu'avec le temps tous les maux finissent par passer. L'histoire de Kay nous montre le contraire... J'ai l'impression qu'elle a mis une couverture sur ses plaies et qu'elle part faire sa balade à vélo comme si le cœur y était alors qu'il n'y est plus, puisqu'un homme le lui a volé, le lui a arraché. C'est triste de devoir prendre comme compagne de vie une mélancolie pour ne pas oublier nos amours perdus.
C'est un livre plein de fougue, de cordialité, de non-dits, de citations, de paysage, de souvenir, de peine mais aussi de joie...
Enfin, c’était mon premier Pancol et mon cœur va avoir du mal à s’en remettre.