Dur, violent, dérangeant, un récit qui prend aux tripes

Relatant son histoire depuis le moment où elle n’est encore qu’un embryon, nous découvrons Anna-Marie Caravelle, une jeune femme qui a vécu cachée durant son enfance, qui n’a donc pas eu l’occasion de se sociabiliser, d’apprendre les notions de bien et de mal comme n’importe qui. Ses émotions l’emportent, elle aime ou hait carrément, sans nuance, ce qui la conduit à réagir de façon extrême. Pourtant, malgré ce qu’elle est capable de faire, malgré son esprit torturé, sa folie, Anna-Marie est un personnage auquel on s’attache beaucoup. Rejetée dès sa conception (ou presque) par ses parents biologiques, elle va porter sa vie durant le fardeau de l’enfant rejeté et coupable. Luttant contre elle-même durant tout le roman, elle va parvenir pourtant à prendre une décision importante, réfléchie, responsable, mais dont les conséquences seront terribles.


L’écriture est prenante, addictive, même. Le récit se lit d’une traite, on se laisse emporter par les hauts et les bas de la vie d’Anna-Marie, avec, tout au long de l’histoire, la vision extérieure de cette jeune femme et de son sac au mystérieux contenu en fil conducteur. Beaucoup d’hypothèses se présentent au fur et à mesure de l’avancée dans la lecture. Et bien qu’il soit facile de deviner ce qui se trouve enfermé dans la toile, la révélation en est glaçante.


C’est un récit sombre, dur, violent, sanglant, dérangeant, qui prend aux tripes, plongeant le lecteur dans le marginalisme, l’alcool, la drogue, la prostitution, nous montrant le côté obscur de la Ville-Lumière et des Hommes. Pourtant, Anna-Marie s’accommode d’une telle vie, parvient même à être heureuse, pensant avoir enfin trouvé l’amour qu’elle attendait depuis si longtemps, cette sensation d’exister enfin aux yeux de quelqu’un. Pour un temps. Les anges aussi ont leur côté sombre. Et quand enfin la lumière jaillit au bout du tunnel, c’est pour se prendre le train en pleine face.


Solène Bakowski nous dresse un portrait sombre et à la fois magnifique par sa justesse. Anna-Marie Caravelle ne vous laissera pas indifférent. C’est impossible.

Virginy_Faury
10
Écrit par

Créée

le 22 févr. 2017

Critique lue 195 fois

1 j'aime

Virginy Faury

Écrit par

Critique lue 195 fois

1

D'autres avis sur Un sac

Un sac
Virginy_Faury
10

Dur, violent, dérangeant, un récit qui prend aux tripes

Relatant son histoire depuis le moment où elle n’est encore qu’un embryon, nous découvrons Anna-Marie Caravelle, une jeune femme qui a vécu cachée durant son enfance, qui n’a donc pas eu l’occasion...

le 22 févr. 2017

1 j'aime

Un sac
KaIiBizoux
7

Pas mal

Je ne sais pas quoi en penser ? Je suis mitigée. Je n'ai pas vraiment aimé mais je n'ai pas non plus détesté. L'histoire est courte, facile à lire. Intéressante mais sans plus. Au vu des...

le 27 déc. 2018

Un sac
Alexinne
5

Attention : livre sombre

Je n'ai pas vraiment aimé ce livre. Livre sombre et parfois incohérent, je ne recommanderai pas.

le 23 nov. 2018

Du même critique

Ça raconte Sarah
Virginy_Faury
5

Mouais...

Ça raconte Sarah, c’est une histoire d’amour entre deux femmes qui n’ont rien en commun. Un amour puissant, violent, dévorant. Un amour qui est une souffrance. L’absence de l’autre est difficile à...

le 25 avr. 2019

2 j'aime

1

Le Cercle de la croix
Virginy_Faury
9

Un roman très prenant, à la structure intéressante et au style immersif

le récit est divisé en quatre partie, chacune donnant la voix à un personnage qui va donner son point de vue, tel qu’il l’a vécu ou tel qu’il veut faire croire qu’il l’a vécu. Car en effet, si chacun...

le 14 août 2017

2 j'aime

Avec toutes mes sympathies
Virginy_Faury
7

Un hommage poignant, émouvant

Récit hommage à son frère disparu, Olivia de Lamberterie nous livre ici un témoignage poignant sur la perte d’un proche, sur le deuil. En retraçant le parcours de ce frère disparu, on découvre le...

le 11 mai 2019

1 j'aime