Récit hommage à son frère disparu, Olivia de Lamberterie nous livre ici un témoignage poignant sur la perte d’un proche, sur le deuil. En retraçant le parcours de ce frère disparu, on découvre le côté inévitable de cette disparition, comme une malédiction de famille. Insérant dans son récit des mails écrits par Alex, ce frère dont elle était très proche, elle nous fait entrer dans son cercle familial, dans cette intimité, elle donne vie à celui qui n’est désormais qu’un souvenir, elle partage avec nous toute son espièglerie mais aussi sa souffrance, et à travers elle, le lecteur découvre et apprend à aimer Alex. On s’y attache, et avec l’autrice, on pleure sa disparition.
À travers ses mots, l’autrice nous montre le travail de sape insidieux de la maladie, les ravages qu’elle laisse sur son sillage, invisibles et irréparables. Cette maladie silencieuse qui ronge, ronge, jusqu’à tout dévorer. Jusqu’à ne plus rien laisser, si ce n’est la douleur, le chagrin des proches, et le souvenir comme seule consolation. On sent l’impuissance de l’autrice face à ce mal et une certaine culpabilité de n’avoir rien pu faire pour sauver son frère, ou au moins mieux l’aider. Ce récit, on peut le voir comme le travail de deuil d’Olivia de Lamberterie. Mettre des mots sur les maux, pour les apaiser, à défaut de les effacer.
C’est l’autrice elle-même qui prête sa voix à cet ouvrage. J’avoue avoir eu du mal au début. J’ai trouvé la lecture hachée, comme si la lectrice était asthmatique et cherchait son souffle. Avec le recul, je me dis qu’il s’agissait de l’émotion, de revivre ce moment tragique une nouvelle fois. Car petit à petit, cette impression de saccades disparaît, comme si mettre des mots sur tout cela aidait Olivia de Lamberterie