Ça raconte Sarah, c’est une histoire d’amour entre deux femmes qui n’ont rien en commun. Un amour puissant, violent, dévorant. Un amour qui est une souffrance. L’absence de l’autre est difficile à vivre, chacune se sent incomplète, vide. En présence l’une de l’autre, elles s’étouffent l’une l’autre, se rendant la vie impossible alors qu’elles s’aiment plus que tout.
Ça raconte Sarah, mais pas seulement, ça raconte aussi la narratrice, qui, à travers son récit de cet amour destructeur, se raconte elle. Elle, qui était en latence, qui avait déjà eu une vie avant Sarah, une vie bien rangée, sage, morne. Ça raconte l’éveil de cette femme, sa renaissance, sa découverte d’elle-même au travers de son histoire avec Sarah, son initiation sexuelle, aussi.
Ça raconte Sarah, cette nana un peu extravagante, et même parfois carrément toxique, pour laquelle la narratrice va délaisser totalement boulot et enfant, se retrouvant isolée. Car il y a peut-être de la passion dans ce texte, mais j’y ai vu aussi une relation malsaine. Et si la première partie reste crédible, décrivant les mécanismes de cette relation, ses joies et ses peines, la deuxième ne l’a pas été du tout à mes yeux. Cet exil, en laissant son propre enfant de côté, sans revenu, non, même en me forçant, désolée, ça ne passe pas.
Ça raconte Sarah, c’est aussi parfois un style qui finit par être lourd, avec des répétitions, on se retrouve de temps en temps à écouter des passages que l’on croirait sortis d’un dictionnaire ou de Wikipedia, cela donne un mélange assez étrange, limite indigeste.
Ça raconte Sarah, dans sa version audio, bénéficie de la voix de Clara Brajtman. La lectrice insuffle beaucoup d’énergie dans sa prestation que j’ai trouvé très agréable, très vivante. Dommage que le texte qu’elle me lisait ne m’ait pas autant emballée…
En bref, ce roman me laisse une impression étrange. Le concept de départ était bon, mais la manière de le traiter à, pour moi, tout gâcher, sans parler de quelques invraisemblances.