Ce roman de Christian Signol écrit en 2010 se présente comme le récit d'une institutrice, Ornella Perrugi qui évoque sa carrière, de ses débuts difficiles dans des petits villages du Lot entre Gramat et Souillac jusqu'à sa retraite. Fille d'un ouvrier maçon d'origine italienne, l'école publique lui permet de se hisser, à force de travail, à ce métier qui consiste à ouvrir les enfants aux savoirs fondamentaux et pourquoi pas à des rêves d'ailleurs.
C'est en 1954 qu'elle débute dans un village perdu dans la montagne et entreprend son métier à la façon des "hussards de la république" où elle s'implique bien au-delà de ce qu'on lui demande. Par exemple, quand elle se rend compte qu'un enfant est régulièrement battu par son père et que le fait est connu et admis de tout le village, elle se dresse pour défendre l'enfant ; Elle le paiera cher mais elle sera toujours prête à recommencer si nécessaire. Elle ne le regrettera d'autant moins qu'une vingtaine d'années plus tard, elle reverra l'enfant adulte, heureux, qui vient la remercier de l'avoir sauvé.
Un truc "amusant" qui m'a épaté, c'est le rôle – occulte – de l'Inspection qui se préoccupe de l'état de célibataire d'Ornella et se débrouille pour lui trouver une place dans une école avec deux postes, le deuxième étant occupé par un jeune et bel instituteur, célibataire lui aussi. Et que croyez-vous qu'il se passa, fatalement, à la grande satisfaction de l'Inspection et du village ? …
Autres temps, autres mœurs …
Comme toujours chez Signol, on a affaire à un style sobre mais très agréable à lire, un style chargé d'émotion pour rendre compte de ce qu'était cette école publique où l'instituteur était chargé d'amener les élèves à un niveau d'instruction minimal pour la plupart, au certificat d'études ou à l'entrée en sixième pour les meilleurs et qui nécessitait une grande implication personnelle. C'était un temps, aujourd'hui un peu révolu, où la classe commençait le matin par une revue de propreté et une leçon de morale tirée d'une maxime...