Mirage...
J’ai lu goulûment les 420 pages de ce livre sans pouvoir m’arrêter, avide et presque inquiète de savoir ce qui allait arriver à ces personnages terriblement attachants, pleins d’humanité, fous...
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le 12 nov. 2016
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Publié sur L'Homme qui lit :
Nous sommes en 2007, en pleine crise financière des marchés américains. Jende Jonga est un camerounais originaire de Limbé, une station balnéaire anglophone située en bord de mer, et résidant illégalement sur le sol états-unien après que son visa ait expiré. Après plusieurs années à vivre de petits boulots, son cousin Winston lui obtient un entretien avec Clark Edwards, un associé de la banque d’investissement Lehman Brothers. Lorsque ce dernier l’engage comme chauffeur pour la famille, la vie de Jende s’en voit bouleversée.
Sa femme Neni et leur fils de six ans vont enfin pouvoir jouir de sa prospérité nouvelle, et la famille réfugiée dans un minuscule deux pièces de Harlem imagine déjà la Green Card à portée de main, leur ouvrant alors toutes les perspectives de réussite et de bonheur. Neni travaille dur pour espérer débuter un jour ses études afin de devenir pharmacienne, et ce nouvel emploi au service des Edwards les soulage des difficultés financières.
Entre Jende et son patron Clark, un respect mutuel s’établit, et les deux hommes partagent même quelques bons moments, ainsi que quelques secrets. C’est que, malgré leurs positions si distinctes, ils savent s’appuyer sur ce qui les rassemble : une certaine vision de la morale, le plaisir simple d’un coucher de soleil, le sens de la famille.
Mais pour les Jonga, l’attente de la réponse des services de l’immigration concernant leur demande d’asile, se fait chaque jour un peu plus difficile, l’épée de Damoclès d’une expulsion étant toujours bien présente, et « ils perdraient la chance de grandir sur une terre merveilleuse, peuplée de rêveurs » . Chez les Edwards, tout prend l’eau, et les tensions professionnelles de Clark à propos de sa banque, alors en plein remous, n’aident pas à apporter de la stabilité à son couple. Alors que tout vacille, vers quoi se tourneront-ils pour ne pas s’effondrer ?
Premier roman d’une camerounaise elle-même originaire de Limbé et partie étudier aux États-Unis en 1998, Voici venir les rêveurs s’est fait remarquer lors de la Foire du livre de Francfort il y a deux ans, et l’éditeur américain l’a alors acheté pour un joli montant. Réjouissons-nous qu’il sorte en France cinq jours avant les États-Unis, car ce magnifique roman est un des immanquables de cette rentrée littéraire, une magnifique histoire pleine d’humanité, confrontant deux hommes à l’American Dream. C’est beau, c’est touchant, c’est bruyant comme une avenue de Manhattan, ça sent la cuisine africaine à chaque page, et j’ai lu chaque dialogue en imaginant la voix chantante et mélodieuse d’Alain Mabanckou. Bref, c’est un coup de coeur : vous allez adorer !
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Créée
le 22 août 2016
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