En 1936, Frigyes Karinthy apprend après plusieurs semaines de désorientation, de fatigue et de migraines qu’il a une tumeur au cerveau. A l’époque, Karinthy est LE grand écrivain hongrois. Quand il part se faire opérer par un grand ponte en Suède, le journal dans lequel il publie régulièrement fait paraître des comptes-rendus journaliers de sa situation, et son rétablissement est un sujet de préoccupation national.
L’année suivante, il raconte cet épisode de sa vie avec beaucoup d’humour et de recul, en homme revenu du seuil de la mort, dans Voyage autour de mon crâne. Un grand plaisir de lecture, notamment pour quelques scènes d’anthologie qui remettent en perspective certaines avancées de la médecine : la scène de l’opération sans anesthésie générale, notamment, est dantesque. J’ai envie de lire plus de titres de cet auteur assez peu traduit (et de son fils Ferenc, personnage secondaire ici et auteur du génialissime Epépé traduit chez Zulma).