Un roman sur les zombies où le combat épique entre morts-vivants et vivants-pas-encore-morts est tout bonnement remplacé par le récit d'une existence monotone sur une île minuscule peuplée de créatures pas tout à fait humaines, il fallait oser l'écrire (et le lire). Et le résultat va au-delà des espérances que j'aurais pu avoir si j'avais consulté la quatrième de couverture avant de m'emparer du bouquin. Sont continuellement comparés zombies et humains — toujours à l'avantage des seconds — dans cette histoire qui communique son amour de la vie, des souvenirs, des émotions. Il y est davantage question de l'espoir de vivre que de la crainte de mourir.
Dans sa forme, le roman alterne les chapitres racontés du point de vue du héros (qui font donc avancer le récit) et les chapitres — en italique — qui semblent être tirés d'un livre d'Histoire (et qui relatent l'historique de l'île, — certes mystérieuse mais non pas baptisée Lincoln (référence, référence), — depuis sa découverte jusqu'à...). Le procédé peut en déranger certains, pourtant les deux types d'écrits passionnent pareillement.
Quelques zones d'ombre et questions soulevées ne trouveront — légitimement — jamais ni éclaircissements ni réponses ; il y a toutefois vers la fin du roman des ellipses qui auraient mérité ne pas en être : le lecteur est précipité vers une conclusion sans doute longuement préparée par l'auteur mais écrite de telle façon que tout paraît couler de source, que tout est réalisable en un claquement de doigts. C'est tout de même curieux étant donné le mal que s'est donné le narrateur pour expliquer, justement, à quel point « être » est une tâche ardue.