Cette critique revêt un caractère inhabituel, puisqu’elle m’a été demandée avec tant de gentillesse que je n’ai pas pu résister... Bravo SC qui permet d’établir ce genre de relation de confiance ! C’est l’occasion de tenter une critique mitigée à propos d’un livre.

Cet auteur me titillait depuis un certain temps, avec ses romans aux belles couvertures (collection 10/18) invitant à voyager dans les pays nordiques. Une tentation renforcée par mon goût pour quelques auteurs scandinaves comme Henning Mankell et Kjell Erikson (Suède) ou Indridason (Islande) pour ne citer que des auteurs de policiers. J’ajoute que l’humour scandinave me séduit souvent au cinéma.

La narratrice, Béa 35 ans vit seule en compagnie de sa perruche nommée Andersen. Pour situer le personnage, voici le début d’un paragraphe page 37 « Être amoureuse, je déteste ça. » Ce qui ne veut pas dire qu’elle fuit les hommes. Pour l’instant, ce qu’elle fuit c’est un job qui lui tend les bras : on lui propose un emploi dans sa spécialité : dessinatrice caricaturiste. Au lieu de cela (coup de tête ?) elle réserve une place pour une croisière en direction du Spitzberg, direction le grand Nord, avec la banquise, les phoques, les ours, etc.

Rien à dire, le roman contient diverses péripéties, entre le voyage et la découverte des autres participants à la croisière (ensemble hétéroclite allant jusqu’à des origines géographiques réparties mondialement). Il y a également les membres de l’équipage. Le lecteur a droit aux expéditions prévisibles ainsi qu’à son lot de commentaires divers qui tournent assez vite aux commérages.

Pendant plus de 200 pages je me suis demandé si c’était moi qui avais du mal à me concentrer, parce que je n’arrivais pas à m’intéresser vraiment aux différents personnages. Et puis la narratrice est mêlée à un drame qui l’amène à se livrer à des confidences. Le lecteur comprend alors pourquoi Béa a choisi cette croisière. Là oui, mon attention a été vraiment captée. Attention renforcée par les agissements de certains membres de l’équipage. Il était temps !

Ce livre était mon premier pour 2013 (repoussé après les fêtes de fin d’année) et j’espérais mieux pour retrouver le plaisir de la lecture détente (parce qu’il ne faudrait pas oublier la lecture de critiques). En principe, quand je suis déçu ou que j’ai l’impression d’être passé à côté de quelque chose, je me contente de noter. Pour tenter de justifier un avis qui n’engage que moi, voici un court extrait :

« Au milieu des éclats de rire, je me suis rendu compte qu’Oscar me dévisageait d’un air sévère. Il a dû se douter que j’avais envie de lancer des piques sur les Suédois. J’avais la bouche pleine de grains de riz que j’ai noyés dans du vin rouge. En définitive je me suis retenue, car j’ai senti les yeux de Per sur ma nuque. »

Difficile de retrouver plus révélateur dans un bouquin terminé avant tout pour pouvoir passer à autre chose. Le style n’est pas catastrophique, c’est le fait que tout soit centré sur la personne de la narratrice qui pour moi rate complètement son effet. En principe c’est un effet qui doit instaurer une forme de connivence avec le lecteur. Le hic dans ce cas c’est que la connivence n’avait pas de vraie raison de s’établir. Il y a aussi des passages à la première personne du singulier avec des phrases courtes qui se succèdent.

La règle étant de donner un avis aussi objectif que possible, voici celui figurant sur la quatrième de couverture « Anne B. Ragde signe avec « Zona frigida » un roman noir éblouissant, une tragédie magistrale doublée d’un plaidoyer écologique jamais bêta. » (Delphine Peras – Lire)

Traduit du norvégien, ce roman (350 pages – 1995) rejoint en ce qui me concerne la catégorie « Erreur de casting ». Il est tout à fait possible qu’il plaise bien davantage à un public féminin.
Electron
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le 18 févr. 2013

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Electron

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