Bon, eh bien voilà, je suis particulièrement "embêté" avec ce bouquin et plus particulièrement avec Suzanne Simard, l’autrice. Son livre était chaudement recommandé par le Sciences & Avenir de mars 2022 : « Voilà une fabuleuse leçon de vie. Celle d’une chercheuse tenace qui a "les arbres dans le sang", pionnière dans les études sur la communication entre végétaux. Qui a réussi à transformer ses intuitions en certitudes, grâce à un approfondissement admirable de connaissances précisément documentées ici. » (S & A)
Après avoir lu quelques ouvrages passionnants sur les arbres j’espérais en découvrir davantage avec celui-ci.
Suzanne Simard est née au Canada en 1953 (une déduction d’après mes recherches), elle est formée à l’Université d'État de l'Oregon, elle est professeure d'écologie forestière et enseigne à l'Université de la Colombie-Britannique.
Elle a testé des théories sur la manière dont les arbres communiquent entre eux. Et a notamment utilisé le carbone 14 pour mesurer le flux et le partage du carbone entre les arbres et les espèces. Elle a découvert que le bouleau et le sapin de Douglas partagent le carbone. Les bouleaux reçoivent une quantité supplémentaire de carbone provenant des sapins de Douglas lorsque les bouleaux perdent leurs feuilles, et les bouleaux fournissent du carbone aux sapins de Douglas se trouvant à l'ombre.
Dit comme ça, ça parait sensationnel… et ça l’est.
Seulement voilà. Pour moi, ce n’est pas nouveau, je l’ai déjà lu dans le livre admirable et passionnant de Catherine Lenne
« Dans la peau d’un arbre »
https://www.senscritique.com/livre/Dans_la_peau_d_un_arbre/44864372
D’ailleurs, à ce sujet, précisément, Catherine Lenne fait référence aux travaux de Suzanne Simard.
Alors quoi ?
Alors, je trouve que le livre de Catherine Lenne est une merveille de vulgarisation scientifique, de compte rendu scrupuleux et précis de l’état actuel des connaissances où le néophyte va de découvertes en découvertes et se sent de plus en plus intelligent, ou en tous cas, de plus en plus instruit. Alors que dans le présent ouvrage, aussi sympathique que soit Suzanne, elle a voulu donner à son texte un aspect tellement humain qu’on se croirait dans un roman d’aventure… Entre deux questionnements "professionnels" (je n’ose pas dire "scientifique") on a droit aux déconvenues sentimentales et aux exploits de rodéo taurins de son frère… ou encore à la canette de bière aimablement laissée disponible, dans le frigo, par ses collègue masculins… etc.
Bon, tous ces détails ajoutent, certainement, de la chaleur humaine à un texte qui pourrait en manquer cruellement, suivant les goûts, mais pour ma part, ils m’ont agacé au plus haut point et m’ont empêché de finir le livre.
Dommage, car il était intéressant de suivre le cheminement intellectuel conduisant, envers et contre tous, à démontrer la communication et l’entraide entre les arbres de la forêt, via les champignons.
En conclusion, si vous voulez lire une belle histoire, joliment racontée, avec plein d’anecdotes pittoresques, lisez ce livre.
Mais il faut lire également l’article, sur la réserve, paru dans Slate, en décembre 2021 qui dénonce, entre autres, la tendance anthropomorphique de l’ouvrage, dont raffole le public, et tempère l’enthousiasme communicatif :
http://www.slate.fr/story/218997/arbres-sont-ils-vraiment-personnes-intelligence-communication-suzanne-simmard-livres
Mais si vous voulez vous émerveiller des découvertes et connaissances scientifiques actuelles, lisez le livre de Catherine Lenne, « Dans la peau d’un arbre », ou celui de Stefano Mancuso et Alessandra Viola « L’intelligence des plantes »
https://www.senscritique.com/livre/L_intelligence_des_plantes/32083092
La liste n’est pas exhaustive…