Vous aimeriez vous réveiller accroché à une muraille ?
Quand bien même je le voudrais, je peux difficilement apprécier ce livre, ou songer à lui mettre la moyenne. Quand je l’ai lu, j’étais plutôt jeune et dans le public visé (quelque chose comme onze ans) ; et il m’a traumatisée pendant une longue période. En fait, si la plupart des livres que j’ai découvert pendant ma préadolescence me reviennent sous la forme de quelques brèves phrases, celui-ci a un vieux goût métallique d’un malsain et d’un glauque mal placés. Rien qui ne me fasse vraiment sauter au plafond, on comprendra.
Pour les souvenirs que j’en ai : il me semble que le style était moyen et tirait souvent sur une faiblesse molle (un petit peu bâclé, en somme), et que les quatre narrateurs se succédaient sans se démarquer vraiment, sans montrer une personnalité qui leur est propre. Au moins, « Avril », c’est joli, comme nom, et d’ailleurs cette fille est peut-être la seule à se démarquer légèrement, grâce à son sexe (stéréotype, quand tu nous tiens). C’est clairement un manque de technique, mais aussi une perte de diversité et de potentiel énorme.
Du reste, l’histoire est clichée et niaise (ce qui se présentait dès le synopsis : une jeune fille mystérieuse, vaguement flippante, disparait et est « à découvrir » par le groupe d’adolescents). Je n’ai pas été convaincue. D’autant plus que la dite fille, Senna, donc, est décrite aussi épaisse qu’une feuille de papier, ce qui ne me donne pas franchement envie de la suivre dans un monde étrange. Puis, elle ne m’a paru n’être qu’un prétexte pour introduire des rebondissements légèrement improbables, et quelques scènes plus ou moins crades, décalées du contexte un peu niais et plat du livre – comme si elles tentaient de lui donner une substance supplémentaire, plus mature, mais la maturité ne passe pas uniquement par le caractère violent de certaines scènes.
Pour conclure sur un point plutôt positif, je me souviens d’une bonne trouvaille : le « double » des adolescents laissé dans leur monde, pour que personne ne remarque leur absence. C’était plutôt bien joué, et, au moins, le monde réel n’est pas laissé de côté.
Tout ça pour dire, que j’avais trouvé ce livre fade et plat, qui peut être apprécié en cas de ‘jeune lecture’, mais oublié plus tard.
…
Oh, et puis franchement, se réveiller accroché à une muraille, c’est trop hardcore pour moi.