Absalon ! Absalon !
Le titre m’avait parut curieux puisqu’il ne m’évoquait pas grand chose. J’appris dans la préface du livre qu’il faisait référence à un Roi criant le nom de son fils qu’il venait de perdre, perdant par la même son héritage et sa succession.
Ainsi je m’apprêtais donc à entrer dans la lecture de ce livre sans rien savoir de plus, car a vrai dire la préface m’avait parut d’une très grande lourdeur. Je l’ai relue après avoir finit le roman et elle m’est apparue beaucoup plus limpide et instructive. (d’ailleurs je crois que je ne vais plus lire les préfaces en préfaces mais en postface. Heureusement que je n’y avait rien compris a celle là car c’est toute l’histoire et les ressorts du suspense que Faulkner a minutieusement mis en place qui sont balancés dans cette préface en quelque page à peine…)
De Faulkner j’avais eu l’immense plaisir de lire le bruit et la fureur, et je m’étais perdue dans le labyrinthe de Sanctuaire. Et cet Auteur qu’est Faulkner m’avait déjà abasourdis par sa narration, sa façon de permettre au lecture de pénétrer les âme des personnages, de s’y perdre à la façon des sensations qu’ils ressentent, éphémères et éternelles, précises et diffuses à la fois.
Alors ici qu’en est il ? Et bien c’est tout simplement admirable, relevant du génie créatif, d'une perfection. Jamais je n’ai lu un livre allant aussi loin dans la profondeur des thèmes qu’il aborde. Tout d’abord il y a l’histoire, celle de l’ambition d’un homme qui construira son existence sur sa volonté de sortir de sa condition de « pauvre blanc » en accédant a celle des « riche planteurs », les vainqueurs, les puissants. Le roman nous contes dans une chronologie complétement éclaté, l’histoire de cet homme Thomas Stupen. Mais comme dans les autres roman de Faulkner, il y a l’histoire, puis l’histoire de l’histoire surplombant l’histoire, la faisant enter en résonance et s’amplifier : Quentin Compson (un personnage du bruit et la fureur, le frère de caddy, étudiant à Harvard) est le personnage-lecteur de Absalon !Absalon !, celui à qui on raconte. Sur lui vient déferler l’amertume de Miss Rosa qui voyait Stupen comme un démon, chevauchant son cheval noir, entouré d’un nuage de souffre, avec à ses pieds sa hordes d’esclave noires, sauvages et parlant un dialecte inconnu pour eux. Le père de Quentin lui livrera aussi sa vision de la chute de Stupen, comment la guerre de sécession a mis fin au projet du démon. Alors un profond parallèle s’installe entre l’héritage du Sud, et la descendance des Stupens. Cet échos est multiplié dans la fin du livre, Lorsque Quentin et son compagnon de chambre Shreeve, recréeront le temps d’une nuit glaciale, la défaite de Stupen et le sang mêlés. Par une force narrative incroyable, Faulkner, en faisant créer l’histoire à ces narrateur-lecteur, nous montre que la fiction définit le réel, et que le réel peu se multiplier dans les histoires de chacun.
Maintenant il est certain, je lirai toute l’œuvre de faulkner, pour me plonger dans les âmes tourmenté de ses personnages qui ont (Faulkner m’a convaincu) bel et bien, ressentit, eprouvé, ou enduré le fait d’exister, et qui maintenant sont mort, peut être comme Quentin, noyé dans les odeurs du chèvrefeuille.