L'histoire, en elle-même, me plait : histoire d'une jeune fille dans une famille où elle a du mal à s'intégrer. Sa sœur, parfaite, jolie, féminine, et qui épouse exactement l'homme qu'il faut, elle la trouve pénible, banale, trop conventionnelle.
Son père, un juge renommé, est trop sérieux, rigide, distant. Il est une sorte de modèle étouffant. Des liens qu'elle cherche à défaire.
Sa mère laisse faire, tout en brodant dans un coin, ou en cuisinant ailleurs.

Alors qu'Alabama veut tout et tout de suite. Veut être attirante, objet des convoitises, se laisse courtiser par plusieurs hommes à la fois (des soldats en permission), et finis par jeter son dévolu sur David. David l'artiste peintre. Quelques années de petites misères, puis il connaîtra le succès. Ils iront main dans la main, terriblement amoureux (à tel point que les autres les jalousent sans les comprendre), de soirées en galas. Mondains mais authentiques.
Et puis... pendant un séjour dans le Sud de la France, Alabama craque pour un aviateur. Une fêlure dans le couple. Une échappée à Paris, pour essayer de fuir... sans parvenir à se reconstruire.


L'écriture est étrange. Ça virevolte beaucoup. Passe d'un sujet à un autre sans repère visuel. Aucun retour à la ligne, saut de paragraphe ou de page. Du coup, l'attention du lecteur est perturbée, bringuebalée.
J'ai trouvé que c'était proche de la danse, justement (rapport au titre du livre). Avec des à-coups, des balancés, des coupures, et des envolés.
Il y a de très belles phrases qui touchent forcément, mais qui passent... presque éthérée tant tout est survolé au final.

Ensuite Alabama, à Paris, pour s'occuper, pour se martyriser, pour avoir quelque chose à elle, rien qu'à elle, se met à la danse classique. L'écriture devient plus structurée, plus linéaire. Le récit s'écoule facilement. Mais il devient répétitif - comme ses répétitions de danse.

Le personnage d'Alabama se détruit petit à petit. Ne devient plus qu'un corps, une obsession.

Je reconnais la qualité de ce livre, ses thèmes, son style, mais je n'arrive pas à être totalement prise par le récit. Quelque chose de trop distancé peut-être. Trop stylisé.

Je pense qu'il ne m'en restera pas grand chose dans les semaines qui vont venir. Peut-être l'odeur de la sueur d'une danseuse qui danse et danse et danse, à se perdre.

Il y a vraiment de très beaux moments. Et d'autres... soit on s'y perd, soit on s'y ennuie.

Ce qui me "rassure" : dans la préface et la postface (lues toutes deux une fois fini le roman) ils soulignent que ce livre est surtout intéressant pour le côté intimité de F.S Fitzgerald, le parallèle avec son propre livre paru quelques années plus tard et qui reprend la même histoire mais sous son regard à lui (Tendre est la nuit).
Ils précisent que l'écriture de Z. Fitzgerald est décousue, qu'on sent poindre quelqu'un qui ressent l'écriture, a un don, un bout de talent, mais pas plus (soit parce qu'elle était malade - schizophrène - soit parce que c'est "comme ça").

Pour les fans de Fitzgerald et ceux qui aiment toujours en savoir un peu plus sur la "vraie" vie des auteurs.
Pour les autres... une curiosité, un divertissement. Je ne crois pas qu'on puisse être transporté par ce livre en tout cas (mais je peux me tromper).
Queenie
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le 20 sept. 2012

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Queenie

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