Je ne me rappelle plus les circonstances de l'envie de lire ce livre ou même de cet achat ... Du pur hasard il me semble.
Les jours devenant de plus en plus frais et ayant de moins en moins de goût pour les films et séries, me voici repartie à la conquête de lectures ...
J'ai commencé "Accordez-moi cette valse" avec enthousiasme et curiosité. J'en ai lu quelques pages et j'ai été scotchée. Scotchée par tant de beauté dans l'écriture. J'en ai même arrêté ma lecture au beau milieu d'une phrase, pour m'intéresser à l'auteur : Zelda Fitzgerald.
Bien sûr, comme presque tout le monde, je connais et j'ai lu les écrits de son mari, notamment le merveilleux "Gatsby le magnifique".
En lisant ce début de roman, je n'ai pas pu m'empêcher de me demander comment cette femme pouvait être beaucoup moins lue et reconnue que son mari...
C'est après que les choses se gâtent...
La première partie du roman est tout bonnement sublime. L'enfance et l'adolescence d'Alabama sont décrites avec tant de fraîcheur, tant de senteurs, tant de beauté; j'étais aux anges.
Puis petit à petit, les métaphores et comparaisons du livre ont commencé à se faire de plus en plus lourdes, de plus en plus incohérentes ... Pire la narration est devenue déroutante et presque incompréhensible. En une dizaine de pages, l'héroïne vit un mariage, des soirées d'artistes et de débauche, une croisière, une tempête... Les scènes s'enchaînent étrangement sans aucune typographie, ni transition, ni rien... J'aime l'idée de sortir de ma zone de confort en lisant ( en témoigne mon amour pour Woolf et son écriture décousue criblée d'ellipses, j'en passe et des meilleures...) mais là ... c'est illisible ! Il y a des dialogues aussi (dont je n'ai pas pu connaître toutes les références, faute d'un manque de culture américaine, ai je pensé...) qui sont absurdes au point de ne pas savoir si cela est fait à dessein ou non ...
"L'eau, attaquée par le soleil, s'étendait comme un plancher recouvert de copeaux brésillants dans un escalier de lumière."
Voilà une des nombreuses comparaisons (qui à force étouffent le texte) qui m'ont défrisée... Ce n'est pas de la beauté à la Rimbaud; incompréhensible mais secrètement belle, c'est juste imbuvable.
Quel dommage car c'est un livre tout de même bien intéressant ! L'histoire de cette femme (je ne parle pas de ce dévoilement de l'intimité du célèbre couple Fitzgerald, auquel je ne m'intéresse pas du tout), qui est seule dans sa vie maritale et de mère est aussi touchante que révoltante.
" -Parce que, ma fille, je suis si suprêmement intelligente, que je crois que je pourrais être un monde entier à moi toute seule, si je ne préférais pas vivre dans celui de papa"
Tout est si criant de vérité quant à la condition de la femme... de quoi faire de Zelda une féministe malgré elle.
« Elle vit sa mère telle qu’elle était en réalité, un élément d’une tradition masculine… »
Cette histoire de femme frustrée, brisée, est terrible et la catharsis viendrait presque à prendre si le texte ne souffrait pas de tant de singularité, qui au final n’apporte rien.
Dommage.