Acide sulfurique est un roman mettant en scène une émission de télé réalité inspiré des camps de concentration nazies. On va suivre les points de vue de Panonique, prisonnière du camp, Zdena, une Kapo, et du monde extérieur, c'est a dire les médias et le public.
Et on s'ennuie. Passé le tier/quart du bouquin, avec la mise en place de l'univers et des personnages, on se contente de suivre l'évolution approximative de l'émission appelle sobrement "concentration", d'où le titre de ma critique, on ne sait pas où on va. Ce n'est pas un "où va-t-on" de mépris, pour l'évolution du monde littéraire, ou autre, non c'est juste que le roman n'a pas fixé de but ou d'enjeu, les personnages vivent, et c'est tout.
En ce sens, le roman se rapproche d'un documentaire historique, racontant les horreurs nazies, on fait le tour du phénomène des camps, racontant comment ça se passait, avec possiblement une psychanalyse des gens entrainés dans cette machine, mais ce genre de document a de l'intéret en tant que trace historique, acide sulfurique en revanche, est une dystopie.
On ne sait donc pas trop ce qu'essaie de nous raconter l'auteure, en tant que récit. Elle veut faire passer un message, ok, mais avec une histoire intéressante pour le porter, ce serait encore mieux.
Donc ce message tient en une phrase "Vint le moment a la souffrance des autres ne leur en suffit plus", phrase d'ouverture du roman. et c'est là qu'on arrive à un autre problème, l'explicitation. Tout est dit. On a aucun travail d'analyse a fournir, le roman décortique a notre place les personnages, les réactions médiatiques, et les réactions du public, par conséquent, on a rien a faire. Et moi quand j'ai rien a faire je m'ennuie.
Un autre "problème", le titre. Il n'y a qu'une allusion a l'acide sulfurique de tout le roman, à la fin, et ce n'est pas vraiment un élément majeur. Alors on pourrait dire que "Ouiiiiii, c'est une métaphoooooore l'acide sulfurique qui ronge les personnages dans ce monde dystopique, blabla bla"
Sauf que non, quand le roman s'auto-analyse et s'explicite continuellement, on ne met pas un titre comme ça. "concentration" aurait été un bien meilleur titre.
D'autre part, le style est assez dérangeant, il suinte d'une pseudo-profondeur intellectuel, alors que le roman ne repose QUE sur le concept de l'émission "concentration", que la fin laisse sur la faim, rien de bien élaboré dans celle ci, et que les thèmes abordés sont classiques.
Un roman qui se prend pour plus qu'il n'est. Toutefois il n'est pas assez nul pour descendre sous 4/10.