Nous sommes dans les années 30. Un jeune intellectuel est assis dans un café du port du Pirée et attend un bateau qui doit le conduire en Crète (dont il est originaire) où il se propose de rouvrir une vieille mine de lignite désaffectée. Il patiente, seul, quand il se sent tout à coup observé. Il se retourne vers la porte et aperçoit un homme de haute taille qui le regarde. C'est la rencontre avec Alexis Zorba (Macédonien) qu'il embauche comme contremaître et auquel il va se lier par une profonde amitié.
Arrivé à destination, il s'intègre à la vie d'un petit village de paysans. La mine n'est qu'un prétexte pour décrire l'amitié de deux hommes, la vie rurale d'une petite communauté avec ses règles, ses coutumes, ses superstitions, ses amours, ses rancœurs et ses haines. Alexis Zorba, exhubérant, libre et un peu rustre devient le mentor que le jeune intellectuel (qui n'est jamais nommé autrement que par son statut de « patron ») a attendu toute sa vie. Par ses récits, ses narrations qui rythment le livre, Zorba ouvre l'esprit de son ami, lui fait découvrir « son » monde. Epicurien, hédoniste, il conte sa vie au jour le jour et sa philosophie très libre avec les femmes (laisser une femme – mariée ou non – dormir seule est l'unique péché que Dieu ne peut pardonner), ainsi que les nombreuses étapes de la vie qui l'ont façonné.
Un livre dans lequel j'ai eu bien du mal à entrer (une bonne moitié durant laquelle je suis resté complètement en dehors). L'action est réduite à son plus strict minimum, l'auteur privilégiant la narration, la description. Mais Kazantzaki tisse les liens unissant les deux hommes et le lecteur devient alors sensible aux deux personnages qui se complexifient sans cesse et particulièrement à Zorba qui grandit de façon fantastique au fil des pages. Récit philosophique sur la vie, son origine, son but... sur la destiné humaine et la religion, du christianisme orthodoxe au paganisme ancestral.
Un livre dans lequel j'ai fini par plonger entièrement et que j'ai achevé avec beaucoup d'émotion.
BibliOrnitho
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le 21 juin 2012

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