Alors, c’est bien. Tout est contenu dans cette courte phrase, la dernière prononcée par le père de l’autrice, avant de quitter ce monde, entouré de ses proches. Certes le sujet n’est pas des plus réjouissants, mais la personnalité de l’homme à qui sa fille rend hommage est suffisamment solaire pour que l’on ne sombre pas dans le sordide, bien au contraire. Dans un village breton au coeur du Morbihan, l’actrice s’est épanouie au coeur d’une famille unie :
« Un amour, comme celui de mes parents ne se voit que dans les livres ou les séries de Noël, à la télévision, celles qui sont mal doublées, et qu'on regarde pour se réconforter, en mangeant du chocolat, quand on a la grippe ou le cafard. »
C’est ce bilan du passé qui prime et l’emporte sur le chagrin de la perte.Pourtant, pas de fausse pudeur. Le ressenti du deuil est analysé. La souffrance mais aussi l’inéluctable suprématie de la vie qui continue pour les proches.
« Ceux qu'on aime souffrent et meurent, et on se surprend à rire encore. Le chocolat est délicieux. Le champ de lin n'a rien perdu de sa beauté, la clématite sauvage croule sous les fleurs. Ça sent le maquis corse et la lande bretonne, les ronces larges comme des tuyaux d'arrosage, promettant, des mûres aussi grosses que des noix, on se dit qu'on pourra en faire des tonnes de confiture. Malgré tout. »
Bilan d’une vie d’artiste, adieu préparé en commun accord, avec de la fantaisie dans les détails, le récit de clémentine Mélois devrait être un guide pour accompagner nos proches prêts à faire le grand saut. Tout départ s’accompagne d’un bilan, et celui-ci, grâce à la lumière qui éclaire les mots est un bilan positif.