Il est difficile d’écrire sur le deuil. Après la perte de mon grand-père, j’ai naturellement cherché des livres qui abordaient la question du deuil ; à la quête de quoi ? Peut-être étais-je à la recherche de réponses, ou peut-être que je voulais comprendre ce qui m’arrivait, ce qui nous arrive à tous quand on perd un proche.
Je n’ai pas trouvé de réponses dans ce livre. Et je me demande s’il est possible d’en trouver vraiment.
Ce que fait ce livre, c’est remuer la chair d’un passé encore chaud, soulever les souvenirs et espérer sauver quelque chose. C’est ainsi que j’ai lu le livre. En imaginant que la personne qui écrivait le faisait surtout pour elle-même. Pour autant, je n’ai pas eu le sentiment d’entrer absolument et entièrement dans son intimité, et c’est peut-être la raison pour laquelle, parfois, certains passages m’ont résisté. Comme si peut-être, il y avait une limite à ne pas franchir dans la narration du deuil, dans l’expression du deuil. La narratrice le dit très bien : Si je repense trop à cette période, j’ai peur de m’écrouler. D’ordinaire, mon unique stratégie de survie est le déni. Un déni immense, aussi solide qu’un château fort.
Peut-être est-ce cela qui a manqué à ma lecture pour avoir le sentiment d’explorer la question du deuil plus profondément encore. Cela dit, c’est un très beau livre avec des passages forts et une confrontation à la mort et à toute la logistique déployée autour de la mort à travers laquelle beaucoup se reconnaitront. Ce livre permet au moins d’exprimer ce qui ne l’est pas toujours, de révéler ce qui reste parfois informulé, de se sentir moins seul.