Quel choc émotionnel....
Cela fait bien longtemps que je n'avais pas pleuré en lisant un livre.
Il y a dans ce livre beaucoup de choses assez extra-ordinaires.
D'abord, l'auteur : Akira Mizubayashi est un authentique Japonais, universitaire et écrivain, mais il écrit directement en français, langue qu'il maîtrise à la perfection, avec un stlye digne des plus grands auteurs français. Certains le trouveront un peu classique, surtout à une époque où certains auteurs déconstruisent le style en ne faisant plus de phrases entières. Au contraire, je trouve que ce classicisme élève le roman vers une plus grande valeur littéraire.
Ensuite, l'histoire, au demeurant simple. Sans prendre le risque de la déflorer, et en se limitant à la 4ème de couverture, cette histoire d'un enfant ayant assisté à l'arrestation de son père en pleine guerre sino-japonaise et à la destruction de son violon fétiche, dont le destin est brisé mais qui va toute sa vie poursuivre son objectif de reconstruction, littérallement, de recoller les morceaux. L'auteur a excellé à construire une histoire croisant les parcours de vie des antagonistes du drame initial. C'est simple, efficace, et beau, tout simplement. Tout fonctionne, l'analogie entre l'âme du violon et l'âme des humains est puissante, elle porte le livre à travers les époques.
Enfin, l'amour de la musique. Il est là, à chaque page. Chaque personnage baigne dans une culture musicale classique complète, en auditeur expert, comparant les versions d'une oeuvre, et la plupart jouent eux-mêmes cette musique. On lit dans les lignes de l'auteur sa connaissance aiguisée des oeuvres classiques. Il nous donne envie de le suivre dans cette voie.
Pour que l'expérience soit complète, il faut donc vous préparer à écouter le Rosamunde de Schubert en quatuor à cordes, et la Gavotte en rondeau de JS Bach.