American Elsewhere fait partie de ces romans qui bénéficient d’un terreau fertilisé par une culture populaire, véhiculée par nos aînés et quelques souvenirs trimballés de ci de là.
Le décor est planté au Nouveau-Mexique, dans l’ambiance d’une ville où tout à l’air bizarrement parfait, si ce n’est quelques rouages qui commencent à rouiller, rouages avec lesquels l’héroïne va … rentrer (littéralement) en collision.
Merci donc aux bribes d’X-Files, de La Quatrième Dimension, de Sliders, et même aux Femmes de Setpford de nous avoir élégamment tapissés le cerveau (sans qu’on s’en rende compte bien évidemment), cela permet à Robert Jackson Bennett de dérouler son long (comptez 800 pages) tapis de SF paranoïaque, d’hémoglobine, de conspirations, de mesas dignes d’un Nouveau-Mexique où le temps semble s’être arrêté entre Ma Sorcière bien aimée et Breaking Bad (prisme large j’en conviens).
Ce faisant, American Elsewhere nourrit notre satisfaction de petit.es nerds s’amusant à pêcher les références cachées. Mais l’Histoire souffre malheureusement d’inégalités, de passages un peu lourdingues liés à une physique un peu aléatoire et tirée par les cheveux ainsi qu’une morale assez rétrograde concernant le choix de Vie et de non Vie.
Assez divertissant pour qu’il nous accompagne jusqu’à son happy end, American Elsewhere, n’est pas un chef d’oeuvre mais ça se laisse lire et c’est bien ce qu’on attend d’un livre non ?
À toi d’voir minou !