Alors qu'elle vient de retrouver sa mère sur le carrelage de la salle de bain, victime d'un accident cérébral, Julia Deck découvre l'horreur des services hospitaliers délabrés en manque de personnels et de moyens. A 85 ans, Ann déjoue les diagnostics, contraignant sa fille à la recherche d'un établissement de soins. Tout en se débattant dans le dédale des services sociaux et des hôpitaux, l'autrice revient sur ses origines familiales pour tenter de percer les mystères qu'elle sent percer au cœur de sa filiation.
Ann d'Angleterre dresse le portrait d'une femme issue d'un milieu ouvrier qui a su s'élever socialement et tracer sa route jusqu'à la France où elle a décider de poser ses valises. Sa passion pour la littérature sera la point d'encrage de sa relation avec sa fille avec qui elle entretient des relations compliquées faites d'agacements et de reproches mutuels. En toile de fond se dessine la grande Histoire, Ann est née deux ans avant que n'éclate la Seconde Guerre Mondiale, son parcours est celui d'une génération de femmes en quête d'autonomie et de libertés.
Le texte m'a parfois touchée par le courage et la détermination de Julia Deck à trouver de l'aide pour apporter à sa mère les meilleurs soins et lui permettre de récupérer un peu de cette dignité qui l'anime. Mais c'est le style empli de cet humour so british et d'autodérision qui m'a vraiment conquise en donnant au récit un forme drôle et cocasse, tout en évitant le mélodrame.
J'ai vraiment aimé cette lecture qui rend d'une certaine façon hommage à la littérature mais surtout qui raconte l'amour inconditionnel entre une mère et sa fille. Je retournerai volontiers vers cette autrice à l'écriture si belle, si pleine de vie.