Anna Karénine est un livre incroyable, bien que redoutablement long. S'il décrit avec une précision sans faille la société aristocrate russe, ses contradictions et ses mutations, il aborde plus finement encore l'âme de ses contemporains.
Tolstoï dissèque les peurs, les doutes, les choix de ses personnages et attire le lecteur dans les profondeurs insondées de la pensée humaine. Lévine et Anna sont les personnages les plus puissants du livre de par la description détaillée de leur sensibilité exacerbée ; une hypersensibilité qui rend le monde dur à supporter et à habiter.
En proie à une santé mentale vacillante, ils sont affectés par une anxiété, une dépression qui à l’époque ne se dit pas.
Ce livre est un chef-d'œuvre car il dit la souffrance d’être, la solitude de vivre à travers les trajectoires de deux écorchés vifs qui trouvent des issues différentes à leurs ruminations et pensées destructrices.
Est-il possible de souffrir autant ?