Anne, désormais diplômée, a accepté un poste d’enseignement dans une petite ville de l’Ile-du-Prince-Edouard et trouve à se loger à Windy Willows, une pension tenue par deux veuves. Si à première vue sa nouvelle vie s’annonce paisible, Anne va vite s’apercevoir que la ville, « gouverné » par les Pringle a bien des surprises à lui révéler. Mais Anne reste égale à elle-même et sa générosité, sa bonté et sa naïveté font rapidement tomber les masques. Un nouveau cercle d’amis se crée autour de la jeune femme qui ne se laisse jamais abattre face à l’adversité.
Essentiellement épistolaire, ce quatrième volume n’est clairement pas celui que je préfère, même si j’avoue avoir pris plus de plaisir à cette nouvelle lecture. Le récit manque du dynamisme que la relation de Anne avec Marilla, Diana et Gilbert pouvait avoir. Les lettres ne vont que dans un sens – de Anne vers Gilbert – et sont le récit d’un quotidien certes riche, mais qui n’appelle aucune réponse. On aurait pu s’attendre, après trois volumes passés à mettre en place la romane Anne-Gilbert, à un peu plus de romantisme.
Lucy Maud Montgomery semble prendre le temps, une dernière fois, de nous faire découvrir Anne dans ce qu’elle a été et sera. Car ce quatrième volume marque inexorablement la fin de l’enfance et le passage à l’âge adulte. On peut facilement imaginer que, tout comme son héroïne, le premier lectorat de la série a grandi et a de nouveaux centres d’intérêts que l’auteure prend plaisir à nous faire suivre.
J’ai un peu regretté les longues descriptions de paysages qui nous faisaient voyager, ainsi que la spontanéité toute excessive de la petite Anne Shirley. Mais je reste très attachée à cette héroïne si singulière qui garde sa sincérité et sa nature généreuse qui lui valent de belles amitiés. Mention spéciale pour Rebecca Dew, cuisinière de la pension et son tempérament de feu.