J'ai lu Ready Player One et j'ai pris une claque, pour des tas de raisons. Les principales étaient et sont toujours l'ambition derrière le roman, sa qualité d'écriture et son principe de chasse à l'oeuf/énigmes et réflexions.
J'ai donc naturellement acheté le 2nd roman de Cline dans la foulée, avec tous les espoirs qui allaient bien.
Mal m'en a pris !
Ca a été une déception. Je n'ai rien retrouvé de RPO, ni le sel, ni la réflexion et, pire encore, certains éléments m'ont carrément déplu. Je ne vais pas spoiler, mais il me sera difficile de ne pas aborder certains éléments mineurs de l'intrigue. Par exemple, la justification de la crise mondiale, qui fait passer tous les excès de notre société de consommation pour un mal nécessaire. Trop facile comme raccourci, surtout après RPO qui propose un monde à l'agonie! Dans le genre qui retourne sa veste, Cline fait fort. Les personnages express et jetables aussi m'ont un peu froissé, c'est à dire qu'on va créer des personnages "jalons", les oublier, et les faire revenir un peu plus tard quand c'est le bon moment (à la toute fin pour certains). Si le procédé en soi n'est pas à blâmer, c'est la raison qui a poussé Cline à écrire de la sorte qui me fait tiquer.
Cette raison est simple : ce roman n'en est pas un ! Tout dans sa structure hurle que ce pavé a été écrit pour être adapté, c'est un script maquillé à la truelle et publié pour surfer sur le succès de son prédécesseur.
En effet, la structure narrative est plus proche d'un blockbuster que d'un roman SF. Le personnage principal ne réfléchit jamais de lui-même et se contente de suivre les traces et les indices de son père ; les personnages secondaires comme toute la population sont entrainés malgré eux dans le mouvement ; aucune réflexion de fond, mais beaucoup d'action; un découpage en trois actes calqué sur un film à la Independance Day, pour ne citer que celui-ci, avec une résolution qu'on entend arriver à des kilomètres avec ses gros sabots.
Le présenter comme un roman, c'est ne pas assumer ses ambitions réelles de la part de Cline. Il aurait aussi bien fait de ne pas le publier et de le présenter directement aux studios, d'autant qu'il laisse entendre dans son épilogue qu'il a ses entrées à Hollywood.
Au final, je n'ai pas lu un mauvais livre, mais juste un roman passable. Difficile d'entrer dedans, pas long à oublier, il aura plus d'intérêt à l'écran, et j'attends donc son adaptation avec une certaine envie. Je ne le conseille pas particulièrement dans son format actuel, surtout si vous avez adorer RPO au format papier !