Artères souterraines par toma Uberwenig
Oui, je l'ai déjà dit, Warren Ellis devient pantouflard.
Une idée révolutionnaire par page dans Planetary, un rythme ébouriffant dans Transmetropolitan, puis plus grand chose.
C'est un peu dur comme constat, et il reste de vraies bonnes choses, mais elles sont immanquablement beaucoup moins riches, et ça ne va pas en s'améliorant.
Si No Hero et Black Summer sont jouissifs, bourrins, et peuvent être rapprochés par un lecteur indulgent des élans viscéraux qui marquent Transmetropolitan, c'est quand même du "sous" transmetro.
Alors quand je tombe sur Artères souterraines juste avant de prendre le train pour quitter mon village pour la capitale, je l'achète, avec une lueur de méfiance dans le regard.
Mais bon, lire un road trip sur la route, c'est une mise en abîme qui ne se refuse pas. Surtout quand on a de la sympathie pour l'auteur.
Et je n'ai pas regretté. C'est drôle, assez bourrin, le personnage principal est suffisamment loser pour être sympathique, mais assez vif pour tenir un rôle dans un roman de Jim Thomson.
Le cadre, une "contre-culture" chère au père Ellis est rafraichissant, et de voir un William Burroughs du mal dans un haut poste du gouvernement, c'est carrément jouissif.
Et bon, il y a des nazis, donc ça peut pas être mauvais.
(si les méchants d'un roman ne sont pas liés de loin aux nazis, c'est mauvais signe, sauf exceptions, mais si les méchants d'un livre de Warren Ellis ne sont pas liés aux nazis, c'est carrément un problème!!)
Bref, ce roman vous occupera quelques heures et vous fera rire, et peut-être mal au testicules si vous êtes comme moi un peu sensible quand on parle d'injection dans les parties...
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