Au bord de l'eau n'est pas une lecture très habituelle pour moi : non seulement c'est un roman chinois, et je ne lis quasiment pas de littérature asiatique (faudra y remédier un jour d'ailleurs) mais en plus c'est un roman médiéval et je descends rarement au-dessous du XIXème siècle en matière de littérature. Une question de forme plutôt que de fond, car la langue de l'époque est belle mais parfois ardue, et elle a tendance à couler moins harmonieusement, à mon goût, que le français (ou l'espagnol, ou l'anglais) moderne. C'est pourquoi l'on fait des « traductions » en français moderne de nos chefs-d'oeuvre comme Tristan et Iseult ou le Roman du Graal.

Dans Au bord de l'eau, le problème de la langue se pose, mais aussi celui des repères comme les lieux, les noms, les coutumes, qui rendent ardu à un européen de suivre de manière fluide le récit. Personnellement, même au bout de 150 pages je m'embrouille encore dans les noms des personnages quand l'histoire est linéaire, alors quand on mélange une trentaine de héros qui se retrouvent les uns les autres, je suis perdue. De la même manière et toujours dans la catégorie « dépaysement », l'ouvrage nécessite plus de 100 pages de notes par volume ! Je ne les lis pas, car je trouve que cela coupe le récit, mais du coup bien entendu je perds la moitié des significations. Mais déjà que j'ai du mal à avancer ... Je ne fais pas partie de ces lecteurs qui aiment lire un dictionnaire à la main. Je lirai éventuellement ces notes à la fin du roman, mais comme toujours cela va dépendre desdites notes : je me souviens de roman où elles n'étaient là que pour préciser une orthographe ancienne ou les dates de naissance et décès des personnages, personnellement je m'en moque je ne fais pas une thèse je lis un roman.

On retombe dans cet éternel problème de certaines publications de l'édition française : elles sont faites uniquement pour les universitaires, mais vendues sous une couverture grand-public. Donc elles sont trop intelligentes pour moi, qui ne demande qu'un roman (oui, c'est déjà beaucoup) et éventuellement quelques informations historiques. 100 pages de notes par tome !

Bref, je ne vais pas non plus bouder mon plaisir, Au bord de l'eau est un roman de cape et d'épée qui se lit avec plaisir malgré son rythme lent et ses références culturelles totalement inconnues, à mon sens c'est un roman de plage parfait, pour ces longues journées où on a le temps de se plonger pendant des heures dans un roman, mais il n'est pas adapté à ma trépidante vie de tous les jours, trois pages dans le tram une dans le bus et 250 ailleurs. Je le reprendrai probablement cet été.
Ninaintherain
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le 27 mars 2012

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