Un Hemingway plus personnel
Viscéral, personnel, frappé des souvenirs de la Première Guerre qu’Hemingway passa sur le front italien, « Across the river and into the trees » s’est fait descendre par la critique à sa sortie en 1950.
Plus subtil, plus lent aussi que ses autres œuvres, ce livre demande de se laisser porter par le maestro. Le début est lent, confus, et il faut atteindre le premier tiers pour que les éléments d’une romance et d’une vie de soldat prennent forme.
Intimiste, ce livre brille par ses dialogues. Fines, mélodieuses, se comprimant ou se déliant au besoin, les répliques échangées entre les quelques personnages sont un festival de sous-entendus et de subtilité.
Ce livre demande peut-être un effort du lecteur, un effort d’abandon à la mémoire du vieux soldat qui en est le personnage central. Mais pour ceux qui feront l’effort de rencontrer Maître Hemingway au milieu du pont, la descente en gondole sera belle.
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