Le style n'a de sens que s'il est au service du récit. Or dans ce long roman contemplatif, le style ne sert que lui-même.L'auteur a peaufiné son texte pendant dix ans et çà se voit.
Alors certes, c'est très bien écrit, le Mexique est magnifié etc...mais c'est vraiment très chiant. On met des dizaines de pages à boire une tequila ou traverser une place, on use et on abuse de phrases de 20 lignes, on se pose des questions brouillées par l'alcool. J'ai failli l'abandonner trois fois et je me suis retenu jusqu'au début de la corrida qui m'a rappelé "le serpent à plumes" un autre roman américain au Mexique qui avait les mêmes qualités et les mêmes défauts.
J'ai un peu honte de le laisser tomber aux 2/3 mais quand chaque page est une souffrance, il faut être diablement motivé pour avancer, et vu que l'intérêt du livre, c'est le texte, je n'avais pas envie de le lire en diagonale. Et je le regrette bien car il y a des chapitres que j'ai adorés : le premier, qui parait-il est le plus difficile, celui où Hugh se remémore son expérience de marin, la promenade de Hugh avec Yvonne. Mais il y en a autant qui m'ont largué (à peu près tous ceux qui se centrent sur le consul).
Donc je n'ai pas détesté, mais je ne peux pas non plus dire que j'ai aimé vu que je le laisse tomber avant la fin.