Au fer rouge » est le roman qui suit « l’homme qui a vu l’homme » dont il n’est pas la suite mais qu’il vaut mieux avoir lu puisque les deux affaires sont liées et que de nombreux personnages sont présents dans les deux histoires
« Le type était encore en vie quand ils l’enfermèrent dans la valise et le larguèrent en haute mer, au large de la côte basque »
Voilà comment débute ce nouveau roman de Marin Ledun sur une vision renouvelée du Pays Basque. Le premier roman nous offrait une version simplifiée du Pays version indépendantiste, celui-ci nous le fait découvrir, de façon tout aussi réduite, version police et autorités diverses.
Après le journaliste naïf et obstiné plongé au centre de disparitions inexpliquées, c’est une jeune policière, manquant de la plus élémentaire objectivité qui, en se donnant corps et âme, au propre comme au figuré, à son enquête, mettra au jour une inattendue organisation mafieuse.
C’est que, dans un Pays Basque bien calme depuis que l’ETA et les Etats français et espagnol ont déclaré forfait, ou signé une trêve, c’est selon, certains s’ennuient ferme.
Trafic de drogue, malversations immobilières et montages financiers frauduleux constituent, dès lors une occupation à temps complet, hautement lucrative et finalement pleine d’imprévus, ce qui ne peut que réjouir un ancien barbouze dont le nom est introuvable sur Google et dont le dossier de police est frappé du sceau « Secret d’Etat »
Autant « l’homme qui a vu l’homme » m’avait séduit, autant celui-ci m’a déçu. Le décor est le même, les protagonistes sont les mêmes, la Guardia Civil, les juges espagnols, les nostalgiques du régime franquistes et de l’autre côté d’une frontière étonnamment poreuse, les flics corrompus, les cellules secrètes échappant à tout contrôle, des procureurs laxistes etc… Tout est tellement pareil qu’on a l’impression que l’auteur s’est servi de ses notes précédentes pour écrire un nouveau roman dont seul l’angle de vision diffère. Et comme pour mieux nous égarer dans son histoire, l’auteur multiple les sujets, les personnages, les intrigues en nous donnant trop peu de fils pour les relier tous – lui-même n’y arrivant pas toujours - au risque de nous noyer comme le cadavre du début. Ce qui a été mon cas.
Pour ma part, j’étais encore vivant lorsque j’ai refermé ce livre et que je l’ai balancé dans la mer…