"Nous sommes des roses, dirent les roses"

Ce recueil rassemble une série d’auteurs et d’autrices talentueux-ses, dont les plumes se révèlent à la fois très personnelles et fort différentes les unes des autres. Voici une petite sélection de ces œuvres passionnées et artisanales, qui, pour ma part, m’ont beaucoup plu.

« La jardin suspendu » de Pascal Malosse met en scène le roi Arzath qui, au mépris total de son peuple, ne se préoccupe que de son jardin suspendu, situé au sein de son palais. Pour conserver la magnificence de ce jardin, il le nourrit avec le sang de ses esclaves, qu’il fait exécuter. Mais un jour, malgré ce processus macabre, son rosier préféré, qu’il nomme la rose-femme, se met à dépérir… Un conte sombre qui n’exclut pas une certaine beauté dans le style d’écriture

Il existe également au sein de ce recueil quelques poèmes, dont un « haiku », cette forme de poésie japonaise extrêmement brève, écrit par Thomas B, qui retient l’attention. « Natsu No Bara » (« Rose de l’été », littéralement) est aussi court qu’émoustillant. Sa simplicité s’avère efficace et touchante.

Parmi les thèmes les plus tabous, dans « Mené par le bout du nez », l’autrice Wendy Charles aborde de manière atypique l’homosexualité masculine. A une époque médiévale, un garde tombe éperdument amoureux d’un mendiant séducteur. Comme le titre de cette nouvelle l’indique, il y sera question de manipulation ; le tragique et la déchéance seront de la partie, le tout porté par une plume à la fois soignée et libre.

« Gunthel und Warda » de Lionel Niluor, une histoire située au Moyen Âge également, parle des difficultés éprouvées par son personnage principal masculin à atteindre l’orgasme, à se « lâcher » pour de bon, ce qui frustre beaucoup sa partenaire. Dans un style savoureux et passionné, on se délecte du parcours de cet homme qui suit le chemin de la remise en question.

La nouvelle épistolaire « Akh ou la Morte bienheureuse », de Adolphine von Traum, nous plonge dans ce qui semble être le rêve ou l’hallucination du personnage-narrateur, Hector, qui se retrouve projeté dans l’Égypte antique. Tel un fantôme, il observe la vie quotidienne de cette lointaine époque, et personne ne remarque sa présence. Lors de cette vision, il retrouvera Rose, sa bien-aimée, sous les traits d’une reine égyptienne. Ce récit au style fin et envoûtant nous fait ressentir à la fois de la douceur et du tragique, en même temps qu’une certaine poésie teintée d’étrangeté.

Je recommande chaudement la lecture de cet ouvrage, disponible gratuitement en version numérique sur le site des Éditions Verlaine : https://editions-verlaine.fr/catalogue/litterature/au-parfum-de-la-rose/

JJC
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le 9 avr. 2025

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