Si tu pensais que la Première Guerre mondiale s’arrêtait avec l’Armistice, Au revoir là-haut de Pierre Lemaitre est là pour te rappeler que non, pour certains, le carnage continue… mais en mode escroquerie XXL.
Tout commence dans la boue et le sang des tranchées, où deux soldats, Albert et Édouard, survivent de justesse à une trahison abjecte signée par leur propre officier, le sadique lieutenant Pradelle (spoiler : tu vas le détester très vite). Albert est un type ordinaire, Édouard un artiste défiguré, et une fois la guerre finie, les deux se retrouvent à galérer dans une France qui veut tourner la page… sans se soucier des survivants mutilés.
Mais Édouard a une idée brillante et totalement immorale : puisqu’on glorifie les morts, pourquoi ne pas vendre aux communes des monuments aux morts… qui n’existeront jamais ? Une arnaque aussi énorme que géniale, pendant que Pradelle, de son côté, s’enrichit en livrant des cercueils vides à l’État (niveau cynisme, on touche le sommet).
Pierre Lemaitre, avec son style mordant et ultra-cinématographique, transforme ce qui aurait pu être un drame historique en une fresque truculente et révoltante à la fois. Les dialogues claquent, les personnages sont inoubliables, et l’humour noir vient alléger le poids d’une époque où l’hypocrisie sociale atteint des sommets.
Alors oui, c’est dense, parfois un peu long, et certains passages s’attardent sur des détails qui ralentissent l’intrigue. Mais franchement, cette relecture de l’après-guerre, entre roman picaresque et critique sociale acérée, vaut largement le détour.
Bref, Au revoir là-haut, c’est une claque littéraire, un mélange explosif entre drame, satire et roman d’aventure, un livre qui te prend aux tripes, t’exaspère, te fait rire jaune… et te rappelle que la vraie guerre ne finit jamais vraiment pour ceux qui l’ont traversée.