J'ai dévoré ce roman en quelques jours. Les deux premiers tiers sont absolument passionnants, riches en idées et en émotions (malgré des personnages largement en retraits par rapport à la narration "du groupe"). Plus accessible que la trilogie martienne du même auteur, Aurora reste un roman exigeant avec ses lecteurs, attendant d'eux un intérêt pour les sciences et les problématiques techniques, biologiques et sociales qu'un voyage sur plusieurs siècles dans l'espace pose. L'aventure n'est cependant pas en reste, habilement saupoudrée sur le récit pour mêler le divertissement à la simulation. La trame est simple mais contient sont lot de rebondissements et de situations désespérées, qui renouvellent plus d'une fois les considérations très "terre à terre" qu'adore tant l'auteur et qui constituent l'un des grands intérêts de ce roman.
Une chose m'a particulièrement plu dans Aurora : son narrateur, l'IA du vaisseau, qui au fil des pages apprend à conter une histoire, à écrire.
Le passage progressif d'une narration impersonnelle, au "nous", et enfin au "je", témoignant de l'émergence de la conscience du vaisseau, est une belle trouvaille.
Malheureusement le dernier tiers du roman a été pour moi douloureux, c'est beaucoup trop long Kim ! Cette dernière partie est exaspérante, l'IA devenant bavarde à en lever les yeux au ciel. L'un des protagonistes le fera d'ailleurs remarquer, s'énervant contre elle pour son incapacité à être concise. Ce moment est humoristique : ça n'a pas marché chez moi. Après 200 pages de (quasi) vide, de répétitions, de questionnements divers, de longues péripéties dont la résolution laisse peu de doutes,... je n'avais pas envie de rire. Je me suis forcé à finir. Je ne regrette pas, le message de fin étant touchant, m'ayant beaucoup plu, et exposant l'intégralité du roman sous un nouvel éclairage. Mais ce dernier tiers empêche Aurora d'être un roman véritablement excellent. C'est très dommage tant la qualité du reste est remarquable !