Si je devais écrire un livre, je voudrais l'écrire comme celui-ci. Vous vous souvenez de comment c'était quand vous preniez le goûter avec vos copains ? L'odeur des chaussettes qu'avaient trop transpiré le mercredi après-midi, de la façon de nous raconter le monde des grands avec nos mots à nous de quand on avait dix ans ? De la purée poulet du midi à la cantine ?
Icare n'a rien en commun avec celui qu'a fondu près du soleil. Même si leur ennemi commun est le ciel. Lui ce qu'il voulait c'était juste le tuer, le ciel. Au lieu de ça, il tue sa mère sans faire exprès. Et il se retrouve dans un foyer avec toute une troupe de gaillards qu'ont la vie aussi pétante que lui.
Au foyer y'a Simon qui sait tout sur tout l'monde mais rien sur lui, y'a Ahmed qui pleurniche tout le temps et qu'a pas intérêt à cafter sinon. Y'a Jujube qu'engloutirait sa mère si elle était faite à base de chocolat. Pis y'a l'amoureuse à Icare, mais vous êtes déjà sûrement trop grands pour comprendre comment ils s'aiment. Moi je sais.
Icare lui il préfère qu'on l'appelle Courgette, rapport que sa mère lui répétait qu'il était con comme une courgette.
J'ai pensé à Quand j'avais cinq ans je m'ai tué de Howard Buten, à La Guerre des boutons de Louis Pergaud, aux Coloriés d'Alexandre Jardin, à Les Pieds bleus de Claude Ponti, et bien sûr à tous les moments que j'ai jamais voulu oublier depuis que j'suis devenu plus vieux.
Moi ce livre, il m'a donné du sourire du début à la fin. Il met les ailes qu'on a besoin sur les baskets sans lacet.
Vous je sais pas ce qu'il vous fera, en tout cas ça vaut au moins le coup de le lire, même si y'a que des bons sentiments à la fin.
Pis merde, pour une fois. Ça fait carrément du bien.