Un entrepreneur péruvien en vue fait l'objet d'une campagne de destruction médiatique, par le projet de parution de photographies le compromettant par sa présence, au moins alléguée, dans une partie fine où sont présentes des prostituées. Il fait l'objet de chantages, d'autant que le rédacteur en chef du périodique à sensations est retrouvé assassiné. Derrière, se trouve le pouvoir d'Alberto Fujimori, président péruvien, qui a non seulement mis fin aux exactions terroristes du Sentier lumineux mais aussi et surtout mis en place un tournant délibérément autoritaire du régime politique. Aussi l'auteur a-t-il été candidat malheureux à la présidentielle contre ce dernier, lors de son accession au pouvoir, en 1990.
Le ton est enjoué, les rebondissements ne manquent. Il peut être estimé que le romancier se livre à la facilité de style et à la condamnation d'autant plus simple pour lui qu'il est tout de même acteur politique, même indirect. Mais la cause sous-jacente mérite d'être soutenue, les dérives politico-médiatiques valant la peine d'être condamnées, quitte à donner dans de la littérature à sensation, ce qui correspond à prendre les armes de ses ennemis, au moins partiellement.
Ce livre contient d'assez nombreux passages burlesques, au sein d'un climat tragique. Il ne s'avère donc pas totalement vain et donne une petite idée des mauvais penchants de la société péruvienne.