En ouvrant ce livre pour la première fois, on découvre une histoire assez simple, plutôt originale. Christine a la quarantaine mais ne se rappelle pas de ses vingt dernières années. Elle ne comprend pas où elle est, qui est cet homme qui se tient dans le même lit qu'elle, ni d'où viennent toutes ces rides sur son visage. Et puis son mari lui explique qu'elle est amnésique, la journée passe. Christine se couche, et elle oublie. Le lendemain, elle ne se rappelle plus, et il faut tout recommencer.
Pendant un certain temps, le livre nous tient. Un journal, des éléments nouveaux, une vie qui commence à se construire, jusqu'à ce qu'on s'aperçoive de certaines incohérences. De là, le lecteur se retrouve plongé au coeur même de l'intrigue, tentant d'être perspicace et de déceler la vraie histoire de ce bouquin, dont les fils s'emmêlent avec finesse autour des mensonges et des faux récits. Tout est fait dans la subtilité, et même si à mesure qu'on avance, la chute d'Avant d'aller dormir finit par être une évidence, elle a été amenée en douceur par des indices discrets. Le style d'écriture de S. J. Watson nous entraine, et les sentiments de Christine finissent par être les nôtres si ce n'est peut-être plus : on veut découvrir la vérité, la comprendre avant même qu'elle n'ait pu elle-même dénouer ce sac de noeuds.
Une merveille.