Si Beatrix est un roman fleuve, son intrigue se veut pourtant fort intimiste, du moins dans sa première partie. Il suit les premiers amours d'un jeune homme avec deux femmes nobles.
Balzac met ainsi en place un triangle amoureux plutôt bien travaillé, tout en nuance, loin du romantisme propre à ce genre de situation. D'une certaine manière, l'auteur ressemble à un scientifique qui dissèque à la loupe le moindre geste de ses personnages, ces derniers évoluant dans la Guérande et ses marais salants, décors à l'atmosphère mélancolique.
Ces lieux isolés, où les effets de la révolution française ne se sont pas encore fait sentir, permettent également à Balzac de présenter un cadre rural, chose finalement assez rare dans les Scènes de la vie privée (section de la Comédie Humaine dans laquelle le récit s'inscrit).
La seconde partie de Béatrix est par contre décevante. L'intrigue se déplace à Paris et, à l'image de la capitale, elle adopte un rythme effréné et introduit de nombreux personnages, faisant perdre par la même occasion au roman son caractère intime. Dommage...