Découverte de Vera Caspary, romancière américaine aux racines judéo-portugaises, auteur notamment du best-seller "Laura", devenu un film culte sous la direction d'Otto Preminger.
Pionnière du roman policier au féminin dans la première moitié du XXème siècle, Caspary connut ensuite quelques succès littéraires, tout en menant une carrière d'auteur à Hollywood pendant trois décennies, créditée par exemple comme adaptatrice sur "Chaînes conjugales" de Mankiewicz, ou comme scénariste sur "La femme au gardénia" de Fritz Lang.
Ce roman intitulé "Bedelia" connaîtra d'ailleurs une adaptation au cinéma, à peine un an après sa publication.
Au départ, on pense un peu à Agatha Christie, en raison de l'époque, du milieu social (la grande bourgeoisie), du cadre campagnard (une bourgade isolée de la Nouvelle-Angleterre), et des petits secrets que semblent dissimuler plusieurs personnages.
Mais Caspary se distingue rapidement de Christie, notamment par son regard plus moderne, et par le luxe de détails consacrées aux tenues vestimentaires de l'héroïne, à son mobilier, à ses bibelots... Le rythme apparaît assez lent, dans un roman qui fait la part belle à la psychologie des personnages.
Surtout, l'intrigue "policière" se révèle infiniment moins complexe que chez sa consœur britannique.
De sorte que si la lecture de "Bedelia" s'est avérée agréable, l'univers gentiment désuet de Vera Caspary ne m'aura pas séduit au point de me pencher à court terme sur un autre de ses romans.