Nique.
J’ai beau avoir vu le film des dizaines de fois, être tombé morgan d’Idgie à chaque visionnage, ça a pas loupé. J’ai les yeux qui piquent et la voix qui part en sucette, et laissez moi vous dire qu'c'est pas une foutue deuxième crise d'ado qu'en est la cause.
Il aura fallu que je tombe sur un cycle littéraire autour de la Grande Dépression, pour me rendre compte à quel point je kiffe cette période. Humainement, idéologiquement, … être plongé dans un pays en crise et voir que malgré la misère ambiante, l’Humain peut être amené à faire autant de belles choses … tu les sens direct les inspirations des gars qu'ont crée la Beat Generation.
Pouah ! Vas y j’arrête avant de creuser mon trou dans ce sentimentalisme pérave !
T’as vu le film Beignets de tomates vertes ? Mais si tu sais, celui avec la gonzesse qui joue la mère dans Weeds et celle qui joue l’infirmière psychopathe de Misery, nan ? Si t’as pas vu déjà tu peux t’y coller. En mode film familial de dimanche après-midi ou de soirée guimauve sous l’oreiller avec un bon beau pot de crème glacée des familles. Et du chocolat !
Le livre ? Pas si différent que ça, bicause Fannie Flagg (l’auteur, mais qu’on a pu voir jouer dans Grease aussi) a été scénariste sur l’adaptation. Malin. Bon après y’a deux trois détails qui changent, quelques histoires en plus. Mais c’est tout bon. Juré !
Et en bonus à la fin du bouquin ? Des recettes de cuisine qu’ont eu le mérite de vous foutre l’eau à la bouche pendant toute la lecture du roman. Oublie direct ton régime hein, pense américain genre farmer d’Alabama maïs-lard-gâteaux à la crème et tout l’toutim.
Beignets de Tomates vertes est un roman à lire absolument. Des histoires d’amour comme on en vit rarement, une humanité qui découle de chaque personnages malgré une présence un peu relou de la religion (mais bon on leur pardonnera, l’histoire se déroule dans le sud des Etats-Unis dans la première moitié du 20e siècle).
Le parallèle qui est fait entre la période de la Grande Dépression et du rôle que vont jouer Ruth et Idgie sur le comportement d’Evelyn au milieu des années 80 est très important. Pour moi c’est un roman qui pose les bases du féminisme, pour toucher le grand public. Et c’est plutôt réussi.
En y réfléchissant bien, le film est peut-être un chouya trop "propre" à mon goût sur certaines choses, le livre va un peu plus loin, notamment sur la situation des afro-américains et la relation amoureuse d'Idgie et Ruth (là je trouve que c'est un peu gros pour un état puritain et très conservateur, que leur idylle soit si bien acceptée par la communauté, mais tant mieux tu m'diras).
Encore une victoire de Loubard, ça donne envie d’se passer une galette de Robert Johnson sur un mange disque qui crépite, de chanter à tue-tête « I am the man of Constant Sorrow », d’aller choper du maïs dans les champs, la salopette remontée sur les chevilles, de conduire des pick up avec des litres de whisky caché à l’arrière, de cuisiner des repas pour vingt parce que rien à foutre de la misère ambiante, de la crise, puisque tout le monde à son lot de malheur.
Les larmes de tristesse (un peu), de joie (beaucoup) et un nombre incalculables de smiles sur le coin de la gueule.