Tout dans cette romance, en principe, m’intéressait : ennemies-to-lovers, fake dating… Liz Buxbaum, fan absolue de comédies romantiques (celles qu’aimait et scénarisait sa mère décédée), est chamboulée par le retour de Michael, son crush d’enfance, dans sa ville et son lycée après 10 ans d’exil au Texas (loin, en somme). Pour le bon déroulement de cet incipit archétypique de rom-com, elle devise un plan. Comment accéder à l’homme de ses rêves et faire en sorte qu’il l’invite au bal de fin d’année ? Il se trouve que son insupportable voisin de toujours, Wes Bennett, avec qui elle est en lutte permanente pour la seule place de parking entre leurs maisons, est ami avec Michael, et même qu’ils vont à la même soirée de gens populaires à la fin de la semaine… Liz convainc alors Wes de l’aider : en échange de l’usufruit de la si convoitée place de parking, il l’invite à la soirée et l’aide à conquérir Michael. De rebondissement en rebondissement, Liz va se rendre compte qu’elle est amoureuse de Wes, et pas de Michael, sur fond de deuil de la mère, de passage à l’âge adulte et d’acceptation du temps qui passe.

Il y a des choses qui fonctionnent. La romance à proprement parler est très mignonne, Wes est un super bookboyfriend plein de green flags. Le comique de répétition autour de l’enjeu ultime de leur alliance contre-nature du début, la place de parking, est bien mené et grotesque au bon sens du terme. Liz est un personnage intéressant, avec des paradoxes, et la question du deuil est plutôt bien traitée.

Malheureusement, l’écriture est un peu faible, beaucoup moins fluide qu’Hazelwood, trop américaine (avec beaucoup de « Dieu bénisse… » qui sonnent assez mal en français). Surtout, la construction, et c’est l’essentiel pour une rom-com, ne fonctionne pas très bien. On ne comprend pas quand et comment Liz passe de l’obsession pour son prince charmant Michael, à l’amour fou pour son boy next door tout aussi charmant. Il y a beaucoup de marques d’intertextualité avec les comédies romantiques, films et livres, sans qu’on ne comprenne trop comment l’autrice joue avec ces clichés – ni même si elle le fait. Lynn Painter a pris son histoire trop au sérieux : quand Hazelwood écrit The Love Hypothesis (autre premier roman), elle pousse à fond tous les curseurs de la rom-com dans un geste parodique assumé très réussi. Better Than the Movies est tout plan-plan, c’est dommage. Reste que ce n’est pas une lecture désagréable ; après, est-ce qu’on lira la suite pour autant…

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le 8 janv. 2025

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Antoine Grivel

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