Montréal, le jour de Noël, Maia et sa fille, Alex, reçoivent un mystérieux colis en provenance de Beyrouth. Ce sont des cahiers, des cassettes et des photographies, toute une correspondance, que Maia, de 13 à 18 ans, a envoyé de Beyrouth à sa meilleure amie partie à Paris pour fuir la guerre civile. Maia refuse d’affronter ce passé mais Alex s’y plonge en cachette. Elle y découvre entre fantasme et réalité, l’adolescence tumultueuse et passionnée de sa mère dans les années 80 et des secrets bien gardés.
La première chose qui retient l'attention du quatrième roman de la série Cormoran Strike c'est la réelle capacité de Galbraith à créer et à développer ses personnages, et son indéniable facilité à décrire les environnements. C'est la principale valeur de ce roman. Parce que tout n'est pas à la hauteur des opus précédents!
L'intrigue, qui semble simpliste au premier abord, s'enchevêtre comme une pelote de laine dans une intrigue excessivement compliquée, tirée par les cheveux et parfois peu intéressante. Il me donne l'impression d'avoir été écrit trop vite!. le roman repose comme les trois précédents , sur son duo de personnages autour desquels tout est créé : le détective Cormoran Strike et sa secrétaire, devenue partenaire de l'agence, Robin Ellacott. Il commence là où se termine le précédent, exactement au même moment et au même endroit, le mariage de Robin avec son petit ami de longue date Matthew.
Avec quelques affaires mineures en attente d'enquête, Cormoran et son assistante sont plongés dans une nouvelle affaire qui s'est produite il y a quelques années et qui prend une importance particulière car elle semble entrer en résonnance avec une autre actuelle. Au fur et à mesure que l'action se développe, l'intérêt pour l'intrigue s'estompe au profit de la vie personnelle de ses protagonistes qui sont très attachants mais dont l'évolution est prévisible.
Mais le roman est excessivement long. En soit ce n'est pas un problème, les romans de Stephen King par exemple sont souvent aussi longs.
Le problème avec "Blanc mortel"", c'est qu'il mélange trois intrigues : une histoire d'amour qui n'a pas grand chose à voir avec l'intrigue criminelle, un roman policier assez invraisemblable et un autre de "détective" à la Agatha Christie, avec ses propriétaires terriens à moitié ruinés, sa lutte des proches pour un héritage et un mystère en arrière-plan qui se dilue entre tant d'intrigues secondaires inutiles. Galbraith s'intéresse à la relation amoureuse des protagonistes : Robin et le détective unijambiste Cormoran. "Il" présente donc la relation de Robin avec son mari comme un obstacle qui se dresse entre Cormoran et elle. Quant au roman policier avec crime en toile de fond, il est difficile de s'y intéresse avec l'interférence continue des querelles de mariage et l'angoisse de l'assistante devant le désintérêt apparent du détective. Sans compter que cette intrique et cette enquête ne sont que moyennement intéressants et que la résolution est bien trop poussive. tpout ça ne vaut pas mille pages.
Heureusement l'intrigue anti-Olympique quelque peu dilué et presque perdu au milieu du livre, est dessiné dessine d'une main de maître lorsqu'il s'autorise à mettre de côté les digressions et que l'auteur (autrice...) s'occupe de ce qu'elle fait le mieux : raconter, créer de la tension et surprendre avec des effets inattendus. Si dans "The Song of the Cuckoo", Galbraith concentrait l'action autour de la jet-set, les rockers, les Londoniens huppés et les mannequins, dans "The Silkworm", il critiquait sardoniquement la sous-culture du monde de l'édition et des querelles entre éditeurs, romanciers, agents littéraires et blogueurs qui publient sur internet, ici, les JO de Londres sont fustigés par les groupes altermondialistes et l'aristocratie londonienne rance. En tout cas blanc mortel est le moins réussi des quatre romans de la série parce que trop dilué.
Si les prochains sont aussi longs je crois que je me rabattrais sur la série qui est très bien.