Les romans de Wilson sont de qualité inégale, cela serait suspect de ne produire que des chefs-d'oeuvre compte tenu de la grande quantité de bouquin dont il nous abreuve. Je ne reviendrai pas sur les recettes de l'auteur pour me captiver mais quand il utilise tout son talent de façon avisée, ça fait mouche.

Avec "Blind Lake" le bougre y arrive. RCW est passé maître pour apporter la touche d'humanité dans une histoire fantastique aux répercutions très larges afin d'impliquer le lecteur. Publié en 2003, ce roman constitue pour moi une confirmation de cette recette appliquée avec succès dans les "Chronolithes".

Dans un monde où la conquête spatiale ne s'est pas traduit par de l'exploration mais par nouvelles méthodes d'observation, deux citées ont été construites autour des ordinateurs quantiques utilisés pour interpréter les images reçues de l'espace. D'un côté la première qui observe une planète vide de toute vie et "Blink Lake" qui observe une planète habitée et suit particulièrement un individu, le "sujet".

L’événement qui vient chambouler cette belle entreprise, car il y en a toujours un, c'est le blocus. Un jour, les portes automatiques de la ville sont closes, aucune communication n'est autorisée depuis et vers la ville. Le monde extérieur est-il bouleversé par une catastrophe, craint-on ce qu'il peut se passer à l'intérieur ? Les protège-t-on ou bien nous protégeons-nous d'eux ? L'auteur utilise cette absence totale d'information pour laisser de côté l'aspect plus large de son contexte et ce concentrer sur les vies de gens coincés à l'intérieur, leur intimité, leur façon de gérer leurs peurs. On suit particulièrement les relations naissantes entre un groupe de journalistes arrivé le jour même du blocus et les scientifiques en charge du fonctionnement de "l’œil" quantique. Quantité de questions s'accumulent sur la technologie spatiale mais ce qui importe finalement au lecteur c'est que va-t-il se passer pour Tessa, la petite fille qui voit son double dans les miroirs ? ou bien comment Marguerite va-t-elle se sortir de l'emprise de son ex-mari, directeur par défaut de la ville ?

Pas aussi fabuleux que "Spin", "Blind Lake" est très probablement le roman idéal pour commencer l'oeuvre de l'auteur, 8/10.
Nanash
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le 7 févr. 2014

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