Blue Jay Way est une petite rue située dans le quartier de Hollywood Hills à Los Angeles. Elle est surtout connue parce que George Harrison des Beatles, qui y a séjourné en 1967 en a fait le titre d’une chanson. Blue Jay Way raconte que Harrison attendait un ami à cette adresse et s'est retrouvé pris dans une brume soudaine qui l’a plongé dans un état d’isolement inquiétant.
Ce roman du même nom explore un univers où se mêlent les thèmes de l'illusion, de la recherche de soi. Un voyage intérieur aux frontières du réel et du rêve. Blue Jay Way peut ainsi être perçu comme une métaphore pour une quête personnelle ou spirituelle dans un monde où la réalité et l'imaginaire se confondent.
Ca, c’est pour le fond. Pour la forme, on sera moins élogieux.
On ne compte plus les auteurs français qui ont écrit leur roman américain. Fabrice Colin a désormais le sien mais en usant de toutes les ficelles du genre et des artifices employés dans cette ville de l’illusion : l’argent roi, le désœuvrement d’une jeunesse dorée n’ayant plus que l’alcool ou la drogue comme ultime bouclier contre le spleen et la désespérance, la violence latente ou réelle, la débauche permanente et les scènes de sexe ou le libidineux trash qui semblent beaucoup intéresser le jeune auteur. On aura au moins échappé aux sirènes de la police, aux carambolages de voitures, aux explosions diverses et aux gros calibres.
La machine démarre après quelques toussotements hésitants pour atteindre une vitesse de croisière intéressante mais s’enfonce peu à peu dans la même léthargie que celle qui s’empare du lecteur et finit par s’essouffler en bout de course comme si le challenge que s’était fixé l’auteur était trop ambitieux ou qu’il manquait soudainement de carburant.
Blue Jay Way est exactement le genre de roman construit pour ne pas plaire à tout le monde. Il est irritant, nombriliste et racoleur. Si je ne l’ai pas trop aimé ce n’est pas parce qu’il est outrancier, c’est parce qu’avec un sujet comme celui-là, il ne l’est pas assez.