De François Bégaudeau, j’apprécie souvent davantage ses romans que ses pamphlets. Cependant, cet homme a un sens de la répartie et un humour qui fonctionne toujours, et il n’est jamais aussi brillant dans le clash que quand il aborde des sujets politique. Son dernier pamphlet, Boniments, s’amuse à décortiquer toutes les expressions et petits mots de la langue libérale et capitaliste. Le procédé est presque toujours le même : Bégaudeau fait jouer une petite scène à des personnages représentatifs d’une classe sociale, puis intègre le mot à expliquer doucement jusqu’à nous démontrer l’idiotie ou la manipulation qu’il véhicule.
Les petites phrases sont bien là, comme on les attendait. Les idées politiques s’immiscent petit à petit, démontant l’idéologie libérale. Le communisme sort grand gagnant d’un combat où il est le seul à pouvoir se battre, son ennemi étant enchaîné. L’inverse de ce que l’on vit tous les jours dans la majorité des médias. Oui, Bégaudeau manie habilement les mots. Oui, il est à la fois drôle et rafraîchissant. Mais l’intérêt me semble un peu limité. Bien sûr, comprendre les mots est quelque chose d’important. Évidemment, la vulgarisation politique est cruciale. Mais j’ai la désagréable sensation que tout ceci est un peu vain et que ce que l’on retiendra principalement de cet ouvrage sera son agréable utilisation du clash.
D’ailleurs, Bégaudeau lui-même l’accepte avec humour lors des derniers paragraphes de son livre. Ce qui, à mon sens, le sauve totalement.
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