Que de sentiments contradictoires !
Le livre est auréolé d'une comparaison au Silence des Agneaux et à Mindhunter. Trappenard (je l'aime bien hein) n'a pas été chercher les références très loin ; elles sont explicitement citées dans ce thriller psychologique, la protagoniste elle-même se rend compte qu'elle ressemble pour beaucoup à Clarence Starling (sans déconner ?).
Les entretiens avec la criminologue rappelleront les moments les plus intenses de Mindhunter, la guerre psychologique entre "la gentille et le méchant" s'intensifiant au fil des séances.
C'est ce qui fait la force de toute cette intrigue mais ce qui la blesse malheureusement. On arrive presque au même niveau d'intensité mais c'est presque impossible d'en décoller... et ça se retrouve même jusque dans l'arborescence même du roman !
Le rythme n'en est pas moins haletant et la relation de Seon-gyeong avec sa belle fille viendront apporter des couleurs un peu plus originales à l'histoire.
Par contre en terme d'ambiance, de complexités, de rapports d'autorité, de communication, je trouve que ce roman est très intelligent. Le côté polar du "quel est vraiment votre enfant intérieur ?" me fait gentiment sourire, une petite revanche sur mon sentiment à propos de quelques livres de développement personnel.
Somme toute, Bonne nuit maman n'est pas du tout à jeter pour autant, et si vous êtes pris dans une frénésie coréenne allez-y à fond, ça se lit vraiment très vite et il y a quelques réflexions qui en valent la peine !