L'homme descend du singe lequel descend de l'arbre pour le regarder dans les yeux. Et il est avéré que les bonobos sont, génétiquement parlant, identiques a 98,7 % aux êtres humains. A quoi pensent donc ces primates si proches de nous ? La romancière Jeong You-jeong l'imagine dans Bonobo, un récit fantastique aux prémices alléchantes : et si, par accident, l'âme d'un humain venait à cohabiter avec celui d'un singe dans une tempête de crane vertigineuse ? Le livre se balade entre plusieurs tonalités : comédie, drame, suspense, débouchant sur une réflexion non seulement sur l'animalité qui est en nous mais aussi sur la maltraitance des animaux ou même l'approche de la mort et le sens de la vie. Un roman ambitieux donc un peu contredit quand même par le style de l'auteure souvent familier, voire parfois proche du langage parlé. Si l'originalité du thème du livre n'est pas contestable, la romancière se perd parfois dans des descriptions fastidieuse et un brin confuses quand l'esprit du bonobo est habité par celui d'une humaine. A t-on déjà vu des singes bipolaires ou schizophrènes ? Sans doute, oui, mais Jeong You-jeong se heurte tout de même à quelques limites quand elle aborde les rivages du fantastique, aussi excitants que ceux de La planète des singes, mais qui butent sur une certaine rationalité, laquelle, il est vrai, est différente selon la culture et les croyances de chacun de nous autres, simples humains.